La campagne de la Fondation Bardot contre les chasseurs n'a rien d'illégal
Le tribunal de Cambrai a débouté hier la Fédération nationale des chasseurs de sa demande de retrait de la campagne de communication de la Fondation Brigitte Bardot incitant les « chasseurs à rester chez eux pour sauver des vies ».
Le tribunal de Cambrai a débouté hier la Fédération nationale des chasseurs de sa demande de retrait de la campagne de communication de la Fondation Brigitte Bardot incitant les « chasseurs à rester chez eux pour sauver des vies ».
Le 30 mars dernier, le lancement d’une campagne d’affichage orchestrée par la Fondation Brigitte Bardot demandant « aux chasseurs de sauver des vies », en « restant chez vous (eux) » avait suscité un certain émoi, et aussi donné lieu à quelques détournements.
Estimant que cette campagne de communication déployée sur des panneaux d’affichage 4x3, un peu partout en France, entachait l’image de la chasse et des chasseurs, la Fédération nationale des chasseurs (FNC) avait assigné mi-avril la Fondation Brigitte Bardot et l’afficheur Clear Channel France devant le tribunal judiciaire de Cambrai (59).
L’audience qui s’est tenue le 22 avril a permis à chaque partie de défendre son point de vue. Le tribunal de Cambrai a rendu sa décision hier, le jeudi 6 mai, et elle n’est pas en faveur des chasseurs et de leur représentation. Considérant que la Fédération nationale des chasseurs « n’a pas d’intérêt à agir pour la défense de l’intérêt collectif des chasseurs », la justice a rejeté sa demande.
Dans un communiqué du 7 mai 2021, la Fédération nationale des chasseurs déclare son intention de faire appel d’un jugement « en forme de pirouette ». Elle entend ainsi « prouver l’évidence de son action au service des chasseurs et ainsi leur reconnaitre le droit de se défendre lorsqu’ils sont ainsi stigmatisés et dénigrés ». Son président, Willy Schraen, « regrette que la justice ait finalement décidé hier (le 6 mai) de botter en touche pour ne pas s’attaquer au fond du dossier ». Pour le patron des chasseurs de France, ce qu’il qualifie de « non-décision » n’est pas « très courageuse ».
La Fondation Brigitte Bardot estime qu’il s’agit « d’une victoire pour la liberté d’expression » et assure avoir « atteint son but » : « ouvrir le débat sur la place de la chasse en France, réformer certaines pratiques, et instaurer au minimum une journée non chassée (…) pour limiter les accidents de personnes ». Et la Fondation de souligner que ces revendications « seront défendues et portées par la Fondation Brigitte Bardot lors des prochaines élections, qu’elles soient régionales ou nationales ».
Côté chasseurs, on estime également avoir un rôle à jouer dans les prochaines échéances électorales. Pour preuve, l’appel lancé par la FNC à une manifestation rurale virtuelle le 12 juin prochain. « Face à l’ampleur des attaques que les ruraux subissent au quotidien, il est temps de s’unir pour sauver nos activités qui dynamisent nos territoires et façonnent notre belle campagne. À quelques jours du premier tour des élections régionales, notre mot d’ordre est « laissez respirer les ruraux », indique la Fédération nationale des chasseurs, sur son site web.