La check-list avant la mise en route du robot de traite
Avec la démocratisation des robots de traite, il peut y avoir une certaine «banalisation» du passage à cet outil de travail. Envisager la traite robotisée est pourtant une transformation profonde de la conduite technique, économique et humaine de l’élevage. Une fois la mise en route planifiée, il est essentiel de préparer concrètement la transition afin d’anticiper les risques et prévoir des réponses adaptées.
Avec la démocratisation des robots de traite, il peut y avoir une certaine «banalisation» du passage à cet outil de travail. Envisager la traite robotisée est pourtant une transformation profonde de la conduite technique, économique et humaine de l’élevage. Une fois la mise en route planifiée, il est essentiel de préparer concrètement la transition afin d’anticiper les risques et prévoir des réponses adaptées.
L’arrivée d’un robot de traite dans un élevage est un stress pour l’éleveur et les animaux. C’est une période qui sera, quoi qu’il arrive, très intense. Il est préférable de s’y préparer afin d’éviter de subir les aléas et les problématiques qui vont inévitablement survenir. L’équipe d’experts Robot d’ACE préconise de réaliser un audit complet de l’élevage quelques semaines avant la mise en service. En effet, à ce moment du projet il est encore temps d’adapter certains aspects de la conduite et l’échéance est suffisamment proche pour se projeter.
Changer progressivement ce qui peut l’être
Le choix de l’implantation du robot dans le bâtiment entraine parfois des modifications de circulation des animaux, de lieux d’abreuvement… Dans certains cas, il est possible de mettre en place des outils tels que les portillons anti-retours ou les portes de tri afin d’habituer les animaux progressivement. La modification d’emplacement d’un abreuvoir peut par exemple être également anticipée.
Manger, bouger pour produire !
Le robot transforme immanquablement la ration. Une partie des concentrés sera distribuée au robot. Ainsi, il faudra peut-être modifier les références et les quantités distribuées. Avec un peu d’anticipation, il est possible de réaliser ces adaptations progressivement. Par exemple, le robot peut servir de DAC pendant trois semaines afin de substituer la complémentation à l’auge par un plan individualisé au robot. Cette pratique permet d’habituer les animaux à emprunter le futur circuit de traite.
Avec le robot de traite, la santé des pattes devient une priorité encore plus incontournable qu’en traite classique pour le bon fonctionnement du troupeau. La traite étant volontaire, la production d’une vache qui peine à se déplacer va immédiatement diminuer. Ce point doit avoir été anticipé, et il est nécessaire de prévoir un parage mais à quelques semaines avant la mise en route. Bien souvent, il est préférable d’instituer ensuite un parage régulier afin de ne pas pénaliser la fréquentation au robot.
Combien de vaches le jour J ?
La fréquentation au robot ne sera pas optimale pendant les premiers jours qui suivent la mise en route. Pour y faire face, l’éleveur devra probablement faire varier l’effectif à la baisse. Idéalement, il ne faudrait pas aller au-delà de cinquante vaches par stalle pour débuter ; moins il y a de vaches, mieux ce sera ! L’enjeu est double : favoriser l’apprentissage des vaches et limiter la fatigue de l’éleveur. En effet, pendant quelques semaines, l’emploi du temps va être très chargé. Les premiers jours, une présence presque permanente de l’éleveur est nécessaire au bon déroulement de la traite. Il devra intervenir régulièrement pour certains animaux en les «forçant» à passer au robot par groupe de deux ou trois afin de ne pas perturber le rythme de ceux déjà habitués à s’y rendre seuls.
La réduction temporaire de l’effectif est obtenue en anticipant les tarissements et les réformes. Il est inutile de charger l’effectif avec des animaux qui le n’en feront plus partie quelques semaines après. D’autant que ces vaches en fin de lactation ont généralement davantage de difficultés à s’habituer seules au robot puisque la pression mammaire est plus faible. Pour aller plus loin, un prévisionnel de l’effectif permet d’avoir une vision précise des périodes à risques.
Vigilance sur la qualité du lait
Le stress engendré par le nouveau mode de traite peut être à l’origine d’une «poussée cellulaire». En analysant les résultats individuels des animaux en amont, l’éleveur a la possibilité, si besoin, d’assainir la situation en réformant les vaches infectées de longue durée. De plus, il faudra veiller à la propreté des vaches, à l’épilation des mamelles et éventuellement à raccourcir quelques queues pour faciliter le branchement du robot dès le départ. L’hygiène du bâtiment, et particulièrement des logettes, est un point de vigilance incontournable.
La préparation concrète de la conduite de la mise en route du robot de traite est indispensable. En quelques jours, tout le fonctionnement de l’élevage va être chamboulé. Les personnes qui y travaillent vont devoir s’adapter et trouver leur place dans la nouvelle organisation. En passant en revue les points techniques en amont avec un conseiller, l’éleveur augmente très significativement les chances de bon déroulement de la mise en route.