La consultation du plan Pollinisateurs est lancée
Le plan Pollinisateurs et l’arrêté Abeille révisé ont été envoyés en consultation publique ce 28 juin, indiquent les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture. Les associations de l’environnement restent mobilisées contre cette version
demeurant éloignée des préconisations de 2019 de l’Anses.
Le plan Pollinisateurs et l’arrêté Abeille révisé ont été envoyés en consultation publique ce 28 juin, indiquent les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture. Les associations de l’environnement restent mobilisées contre cette version
demeurant éloignée des préconisations de 2019 de l’Anses.
Après près de six mois de discussions, l’arrêté dit Abeille a été soumis à la consultation du public le 28 juin pour une durée de trois semaines. «Depuis l’année dernière, le plan a largement évolué», souligne l’entourage de Julien Denormandie lors d’un point presse le 28 juin. Alors que les premières rumeurs évoquaient une interdiction des traitements de jour sur cultures mellifères, la version de l’arrêté abeille et du plan Pollinisateurs en consultation respecte la principale ligne rouge ministérielle : l’État n’obligera pas les agriculteurs à travailler de nuit.
Si cet assouplissement des fenêtres de traitement semblait acquis depuis le début de l’année, le texte en consultation répond à une autre inquiétude des producteurs concernant la définition des «zones de butinage». Dans un communiqué du 10 juin, les producteurs de pommes et de poires avaient notamment dénoncé une «condamnation pure et simple du verger français», dans le cas où l’État aurait interdit tout traitement en période de floraison de ces végétaux semés ou spontanés.
La version finale de l’arrêté leur donne gain de cause, en précisant que «les utilisations de produits sur les zones de butinage sont celles visant à traiter spécifiquement ces zones, indépendamment de l’utilisation sur les cultures en production». «Une mesure permettra également de voir comment les outils d’aide à la décision pourront permettre d’adapter les périodes d’épandage», rappelle le cabinet du ministre de l’Agriculture. Après avis de l’Inrae, une annexe jointe à l’arrêté détaillera notamment les méthodes «apportant des garanties équivalentes en matière d’exposition des abeilles».
Pas d’enveloppe globale détaillée
Côté budget, pour l’ensemble des six volets du plan, «à ce stade de la consultation, nous ne sommes pas en mesure de détailler une enveloppe globale», indique de son côté le ministère de la Transition lors du même point presse le
28 juin. Le financement de l’ensemble des mesures, explique-t-on dans les deux ministères, relèvera non seulement du plan de relance et du PSN en cours d’élaboration, mais également des efforts des collectivités prêtes à soutenir agriculteurs et apiculteurs.
Les apiculteurs et les associations de protection de l’environnement continuent de leur côté de regretter que l’avis de l’Anses de 2019 n’ait pas été suivi à la lettre. Dans un communiqué commun du 30 juin, Générations Futures, FNE, l’Unaf et le SNA dénoncent «une nouvelle régression intolérable», après la réautorisation des néonicotinoïdes.
Dans ce texte, elles rappellent leurs critiques sur les délais de réévaluation trop long permis par l’arrêté, et sur les reculs sur les horaires de traitement, tout en déplorant la révision de la définition des zones de butinage de l’arrêté, qui «excluent du champ de l’arrêté toutes zones d’intérêt pour les pollinisateurs non-spécifiquement visées par des traitements».