Aller au contenu principal

La crise, la crue : la France patauge

Les conséquences des crues seront lourdes. Cultures et élevages sur le territoire sont, eux aussi, impactés en nombre. Les dommages constatés sont en cours d’évaluation.

De nombreuses productions ont été fortement endommagées par les épisodes de pluies diluviennes et de grêle.
De nombreuses productions ont été fortement endommagées par les épisodes de pluies diluviennes et de grêle.
© J.-C. Gutner


La France, sous l’eau depuis plusieurs jours, n’en finit plus d’espérer la fin des précipitations. Même si l’accalmie semble avoir pris le pas ces dernières heures, la surveillance du niveau des cours d’eau est toujours de mise. De son côté, le secteur agricole endure lui aussi cette situation difficile.
De nombreuses productions, fortement endommagées par les épisodes de pluies diluviennes et de grêle, rendent d’ores et déjà compte de contrecoups économiques considérables. Les zones les plus touchées déclarées en «état de catastrophe naturelle» lors du Conseil des ministres, le mercredi 8 juin, doivent désormais évaluer les montants des pertes afin d’enclencher au plus vite les indemnisations.

Champ des prises en charge en agriculture
Le régime des calamités agricoles, géré par le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA), concerne uniquement les exploitants agricoles victimes de dommages consécutifs à des aléas climatiques et dont les cultures ne sont pas assurables. Pour rappel, les cultures assurables, sur l’ensemble des risques climatiques, sont les céréales, les oléagineux, les protéagineux et les plantes industrielles, ainsi que la viticulture.
Les biens, éligibles au FNGRA, doivent être situés en dehors des bâtiments de l’exploitation et peuvent donc correspondre aux pertes de récolte végétale (sauf exclusions mentionnées préalablement), aux pertes de cheptel (hors du bâtiment) et aux dommages subis par les sols relatifs aux pertes de fonds. Ces dernières se rapportent à un type de fonds touchant l’outil de production tel que le ravinement, les clôtures ou les haies brise vent, par exemple. Pour rappel, les cultures assurables sont exclues des indemnisations par les calamités agricoles.

Régime des catastrophes naturelles
Le régime des catastrophes naturelles prend en charge les dommages matériels directs non assurables ayant été causés par une intensité anormale d’un agent naturel. L’assurance couvre, à ce titre, les dégâts (constructions em­portées, coulées de boues, mouvements de terrain, etc.), concernant les bâtiments d’habitation ou d’entreprises commerciales, industrielles ou agricoles, mobilier, véhicules à moteurs, matériels, bétail en étable et récoltes engrangées.
Les biens garantis contre les effets des catastrophes naturelles sont les habitations et leur contenu, les bâtiments agricoles, ainsi que les récoltes, machines, animaux se trouvant à l’intérieur et les serres. Sont exclus de l’assurance, les biens non assurés ou généralement exclus des contrats d’assurance-dommage et les récoltes, fonds sur cultures pérennes et sur semis, ouvrages agricoles et cheptel vif.

Des risques de non-couverture
Pour les grandes cultures considérées en «zone d’expansion des crues» ou en «zones inondables», un vrai risque existe de ne pas être assuré pour les agriculteurs concernés, ni par le fonds des calamités agricoles, ni par les systèmes assurantiels. A ce titre, environ deux-tiers des exploitations grandes cultures ne sont pas assurées à ce jour. Près d’un cinquième dans le secteur de la viticulture.
Du côté des assureurs, «il est encore trop tôt pour avoir des estimations», explique Stéphane Weil, directeur-adjoint chez Groupama. «Tout le monde est sur le pied de guerre pour faire l’inventaire qui se fait au jour le jour. Les experts vont ensuite évalués. Tout le monde est mobilisé», assure-t-il.

Inondations : des premières mesures pour les agriculteurs

Suite à sa rencontre avec une délégation d’agriculteurs d’Ile-de-France victimes des inondations, le 6 juin, le ministre de l’Agriculture a annoncé des premières mesures à destination des producteurs sinistrés : report sur le paiement des cotisations sociales, dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti, possibilité de bénéficier d’une année blanche. Pour les producteurs de fruits et légumes, Stéphane Le Foll a demandé aux préfets concernés de mettre en application le dispositif d’activité partielle.
D’une façon générale, le ministre souhaite la mise en place d’un guichet unique dans les régions concernées pour faciliter les démarches. L’évaluation des dégâts permettra également d’activer le Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA), et un point de situation sera par ailleurs réalisé au prochain comité national de gestion des risques en agriculture, le 15 juin.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

La préparation du sol représente une étape essentielle de la conduite de la culture.
Pourquoi il ne faut pas être trop pressé pour semer le lin

Arvalis recommande d’attendre des conditions sèches et réchauffées pour favoriser une levée homogène et limiter le risque d’…

Johan Boudinel, un samarien champion du monde de boucherie

Johan Boudinel, artisan-boucher d’Arrest, fait partie de l’équipe de France de boucherie qui a décroché le titre de championne…

lin France 5
"Le lin, ce trésor français" sur France 5 ce soir

La chaîne France 5 diffuse ce mardi 1er avril en soirée (21h05) un documentaire consacré à la culture et à la valorisation du…

Laurent Degenne OPA Chambre d'agriculture Hauts-de-France
Laurent Degenne reconduit à la présidence de la Chambre régionale d'agriculture Hauts-de-France

Président de la Chambre régionale depuis 2022, le samarien Laurent Degenne bénéficie une nouvelle fois de la confiance des…

Après une visite d’entreprise à Bernaville, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas s’est rendue dans la matinée du 14 avril chez Antoine et Ingrid Septier,  agriculteurs à Maizicourt, où les sujets abordés ont été nombreux.
Allô Paris, les agriculteurs de la Somme ont des demandes à faire remonter

La porte-parole du gouvernement Sophie Primas est venue écouter les attentes de la profession agricole de la Somme, vendredi…

La coopérative Noriap recrute quatre cents saisonniers.
Les coopératives face au défi du recrutement saisonnier

À quelques mois de la moisson 2025, les coopératives recrutent. Un moment charnière pour ces entreprises. Parmi elles, Noriap…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde