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La Cuma de Briquemesnil cherche du foncier

Pour augmenter le nombre de ses activités, notamment l’implantation de cultures, qui nécessitent de nouveaux matériels, la Cuma de Briquemesnil a décidé de construire un bâtiment de stockage.

De gauche à droite : Hervé Vandenterghen, secrétaire de la Cuma, Bertrand Roucou, son président, et Bernard Mancaux, son trésorier.
De gauche à droite : Hervé Vandenterghen, secrétaire de la Cuma, Bertrand Roucou, son président, et Bernard Mancaux, son trésorier.
© © F. G.


Le facteur déclencheur a été le projet d’aménagement foncier en cours de Briquemesnil-Floxicourt. De quoi offrir la possibilité d’un accès au parcellaire. La Cuma est donc partie à la pêche au foncier sur le territoire de Briquemesnil-Floxicourt. «Avec un bâtiment d’une superficie d’environ 1 200 m2, on pourrait stocker notre matériel et envisager d’en acheter d’autres. Nous sommes depuis à la recherche d’une parcelle, entre 80 ares et un hectare, à proximité de Briquemesnil, pour mener à bien ce projet», précise Bertrand Roucou, président de la Cuma de Briquemesnil et agriculteur dans cette commune.
Un terrain près du silo de la coopérative pourrait bien faire l’affaire par sa situation géographique, son accès, mais aussi parce qu’il est à l’écart des maisons, ce qui permettrait de diminuer les nuisances pour les habitants de la commune. «Mais trouver un terrain viabilisable et pas trop cher n’est pas facile», relève Hervé Vandenterghen, secrétaire de la Cuma et agriculteur à Briquemesnil.
Dans tous les cas, si le besoin s’est fait sentir, c’est parce que la Cuma souhaite développer de nouvelles activités, notamment l’implantation de cultures, ce qui implique des matériels spécifiques. Puis, en groupant le matériel sur un seul lieu, cela permettra de le mettre à l’abri, comme de limiter les déplacements des agriculteurs adhérents à la Cuma, qui rayonne sur les communes environnantes, soit pas plus de 10 km.
Pour le moment, le matériel est stocké chez les différents coopérateurs associés, qui en ont la responsabilité. «C’est l’économique qui fait avancer une Cuma. Nous avons dû serrer les boulons pendant plusieurs années. A présent, il nous faut avancer. Or, c’est en ayant des projets que l’on peut le faire», ajoute Bertrand Roucou. Mais, pour cela, il faut fédérer tous ses adhérents, ce qu’elle réussit à faire depuis plus de vingt ans.

Une Cuma à taille humaine
Si la Cuma est toujours sur les rails depuis sa création, en 1996, c’est parce qu’elle joue la carte du collectif. Cet esprit de groupe est lié en partie au profil homogène de ses adhérents, soit des éleveurs polyculteurs en grande majorité, mais aussi à la taille humaine de la Cuma et à son fonctionnement. «Notre Cuma est structurée autour de relations simples en son sein et de règles de fonctionnement permettant de mettre tout le monde à l’aise et en responsabilité», commente le président. «Sa longévité s’explique aussi par les bons présidents qui ont géré cette Cuma et travaillé à cet esprit de groupe», complète Bernard Mancaux, trésorier de la Cuma de Briquemesnil et agriculteur à Fluy. Sans oublier une pratique d’entraide depuis longtemps sur le territoire, particulièrement à Briquemesnil.
«Au départ, se souvient Hervé Vandenterghen, coopérateur associé et secrétaire de la structure, la Cuma a été fondée par huit éleveurs polyculteurs du coin, qui avaient l’habitude de travailler ensemble, pour acheter un épandeur, car la plupart d’entre eux en possédaient un en fin de vie.» C’était la seule façon de s’en sortir. Ont suivi l’achat d’un broyeur, d’une balayeuse, d’un décompacteur et d’un nouvel épandeur. «On a tourné ainsi durant une dizaine d’années», raconte Hervé Vandenterghen.
L’achat, par la suite, de deux plateaux à paille et d’une benne ont attiré de nouveaux adhérents. Ils sont aujourd’hui au nombre de dix-sept. «Si tout le monde n’est plus producteur de lait, comme par le passé, puisque nous avons aussi des producteurs de viande et quelques céréaliers, la dominante reste l’élevage», ajoute-t-il. Tout le matériel est sans tracteur, ni chauffeur. Ce sera la prochaine étape pour la Cuma, qui a mis le sujet sur la table.

Fonctionnement de la Cuma
Comme toute Cuma, lors de sa création, la Cuma de Briquemesnil a dû constituer un capital social, soit 12 000 Ä. Côté matériels, son bilan de mobilisation est aujourd’hui à 130 000 Ä. «Nous avons beaucoup de matériels amortis», précise Bertrand Roucou. Les parts sociales des coopérateurs associés oscillent entre 200 Ä et 1 700 Ä. Elles sont fonction, en fait, de l’utilisation du matériel.
Les dix-sept coopérateurs qui composent la Cuma ne sont pas engagés sur tous les matériels. «Là où nous sommes les plus nombreux, c’est sur l’épandeur, soit seize adhérents alors que sur la faucheuse, par exemple, nous ne sommes que quatre», précise le secrétaire. Les associés s’engagent soit sur une durée d’utilisation, soit sur des hectares (2 500 à 3 000 ha engagés), soit sur des forfaits. L’utilisation du matériel est géré par celui qui en a la responsabilité. A lui de faire le planning. «Dans tous les cas, on tient compte de la puissance du matériel quand on en achète pour qu’un maximum de monde puisse l’utiliser et pour permettre à toutes les exploitations de travailler, les grosses comme les petites», indique Bertrand Roucou.

Avantages et contraintes
Si chacun a sa raison d’avoir rejoint la Cuma, Bertrand, Bernard et Hervé l’ont fait pour le partage du matériel dans un esprit mutualiste et pour des économies d’échelle au niveau des coûts de mécanisation, ce qui permet d’alléger financièrement les exploitations en termes d’investissements. Sans oublier l’accès à un matériel neuf, opérationnel et plus performant, régulièrement renouvelé et bien entretenu, «et que l’on ne pourrait pas acheter seul», dit Hervé Vandenterghen. Du matériel neuf, même si la Cuma se pose aujourd’hui la question d’acheter du matériel d’occasion au vu des coûts exorbitants du neuf, mais aussi une diversité de matériels permettant de s’adapter aux différentes conditions climatiques du territoire.
Autre atout : une vie sociale et collective. «C’est important d’avoir des échanges et de ne pas se retrouver seul dans son coin. De plus, la Cuma donne une réassurance sociale. En cas de coup dur sur son exploitation, on peut compter sur les autres. Enfin, cela nous permet d’accéder à des productions que l’on ne pourrait pas faire tout seul. Pour moi, c’est plus important de passer du temps ensemble à discuter et à échanger que d’avoir accès à du matériel», précise Bertrand Roucou.
Côté contraintes, la nécessité d’attendre tout le monde pour avancer et de participer à des discussions au sein de la Cuma qui n’intéressent pas forcément tel ou tel adhérent. «Pour mener un projet, il faut au bas mot une bonne année, hormis sur la question du renouvellement du matériel. Il faut donc toujours anticiper pour pouvoir faire avancer un projet», commente Bernard Mancaux.
Si tout le monde n’est pas toujours d’accord sur tout ou que certains adhérents sont plus dans une attitude de consommateur que de coopérateur associé de la Cuma, «la Cuma est une structure qui permet de pérenniser nos exploitations et de voir plus loin qu’elles, en se projetant sur le long terme», résume Bertrand Roucou.
C’est d’ailleurs dans cette logique qu’une InterCuma a été créée avec la Cuma de Belloy-sur-Somme pour des chantiers de betteraves (semis, arrachage et binage). «Il faut harmoniser nos systèmes de fonctionnement avec les autres Cuma et rester dans un périmètre raisonnable pour ne pas entrer en concurrence avec les autres», conclut-il. C’est aussi cela l’esprit collectif.

Elements clés

Siège social
: Briquemesnil

Territoire : Briquemesnil, Fluy, Seux, Saisseval, Cavillon, Riancourt, Oissy, Molliens-Dreuil, Montagne-Fayel

Effectifs : 17 associés coopérateurs

Hectares engagés : près de 3 000 ha

Capital social initial : 12 000 €
Capital matériel : 130 000 €, en sachant que beaucoup de matériels ont été amortis

Matériels : deux épandeurs, une broyeur, une balayeuse, un décompacteur, deux plateaux à paille, une benne, un mani-roue, une faucheuse, une sous-soleuse et une tarière

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