La filière ovine cherche à séduire les jeunes
La finale régionale des Ovinpiades 2018 a distingué trois jeunes bergers le 17 janvier, à l’Institut de Genech.
Ils n’ont pas ramené la toison d’or, mais c’est tout comme. Christophe Bouxin et Edouard Delmotte, élèves au lycée agricole de Thiérache de Fontaine-lès-Vervins (02) et à l’Institut de Genech (59), ont été désignés meilleurs jeunes bergers des Hauts-de-France parmi les trente participants de la finale régionale des Ovinpiades 2018, le 17 janvier dernier, à Genech. Ils auront l’honneur de représenter la région à la finale nationale du concours, le 24 février prochain, au Salon de l’agriculture. Arrivé troisième, Dylan Delmotte, lui aussi élève de l’institut nordiste, ne se déplacera à Paris qu’en cas de défaillance d’un de ses deux voisins de podium.
C’est la deuxième fois de son histoire que l’Institut de Genech accueillait la finale régionale du concours ovin. Au programme de la journée : cinq épreuves (voir encadré) notées par des professionnels du secteur dans un temps limité. «C’est la 13e édition nationale des Ovinpiades, mais seulement la 9e qui a lieu dans la région», précise Jocelyne Machefert, de la Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, organisatrice de l’événement, qui a toujours été commun aux départements du Nord, du Pas-de-Calais et de la Picardie. «Nous ne sommes pas une grande région pour ce type d’élevage. Nous avons donc cherché à rassembler nos forces dès le début.» Outre l’établissement nordiste, quatre autres lycées agricoles participaient à l’événement : Crézancy (02), Sains-du-Nord (59), Fontaine-lès-Vervins (02) et la Maison familiale rurale de Songeons (60).
Susciter des vocations
L’idée du concours est avant tout de porter haut une filière qui recrute. «Les Ovinpiades sont aussi un moyen de réunir des jeunes et des éleveurs pour leur permettre de tisser des liens professionnels», situe Jocelyne Machefert. Depuis quelques années, la profession cherche en effet à susciter des vocations parmi les jeunes, et pour cause : au cours des quinze prochaines années, 61 % des éleveurs de brebis allaitantes et 39 % des éleveurs de brebis laitières partiront à la retraite. Si elle veut assurer le renouvellement de ses générations et le maintien de sa production, elle doit donc inciter près de 10 000 éleveurs à s’installer dans la prochaine décennie.
«Les atouts de cette production ne manquent pas», assure l’organisation du concours : «une politique agricole commune favorable, un bon maintien des prix, une adaptabilité remarquable des animaux offrant un large panel de conduites d’élevage possibles, une demande en viande d’agneau supérieure à l’offre, des débouchés variés, des opportunités dans les démarches qualité...» Dernier argument non négligeable : «Les investissements nécessaires étant modérés, le retour sur investissement est rapide !»
C’est donc via son programme Inn’ovin que la filière se mobilise. Elle vise à créer plus d’emplois sur l’ensemble du territoire pour satisfaire la demande en agneaux et en lait, et à rendre le métier plus attractif en permettant à l’éleveur de dégager un meilleur revenu, tout en travaillant dans de meilleures conditions. Axes de travail identifiés : favoriser les installations, accroître les performances technico-économiques, améliorer les conditions de travail et produire durable.
Dans les Hauts-de-France, on compte un peu plus de 500 élevages de plus de cinquante brebis. 90 000 brebis sont déclarées à la prime, et le cheptel total s’élève à 144 600 bêtes.