La grogne dépasse les frontières
L’action des éleveurs français suscite des protestations chez nos voisins. C’est ce qu’on appelle les dommages collatéraux. Avec les actions de blocage des agriculteurs français, les marchandises espagnoles destinées au marché français ou autres points du territoire européen n’ont pu arriver à bon port. L’Espagne demande donc aux autorités françaises de mettre en place «tous les moyens nécessaires» pour garantir «la libre circulation des biens et des personnes».Des personnes aussi, car au moins trois camions espagnols qui transportaient de la viande de porc ont été vidés de leur contenu à Poitiers, en Normandie et en Bretagne.
Les laitiers allemands, eux, se plaignent à Bruxelles du favoritisme dont bénéficie désormais le lait français. «Une lettre part à Bruxelles aujourd’hui (27 juillet, ndlr)», a déclaré le directeur général de la MIV ( fédération allemande de l’industrie laitière), Eckard Heuser, qualifiant d’«inacceptables» certaines des dispositions annoncées, le 24 juillet, par le ministre français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll. Le MIV s’insurge également dans ce courrier contre les blocages le 27 juillet à la frontière franco-allemande de camions de denrées agro-alimentaires venant d’Allemagne. «Ce sera à la Commission de décider si elle ouvre une enquête», a-t-il ajouté.
Ils protestent aussi
Les laitiers irlandais et allemands veulent aussi une hausse du prix du lait. Les fédérations agricoles allemande, DBV, et irlandaise, IFA, ont réclamé le 24 juillet un soutien financier européen pour les éleveurs laitiers. Les deux organismes ont demandé à Bruxelles de débloquer des fonds afin d’aider les éleveurs qui souffrent de «difficultés de trésorerie ». Une requête qui intervient quelques jours après la mise en place du plan français de soutien à l’élevage et le jour même où un accord consenti entre les différents acteurs de la filière lait française doit permettre de remonter le prix du lait à 340€/t.