La lettre du nouveau président de Tereos à ses 12 000 coopérateurs
Elu hier, vendredi 18 décembre, à la tête du conseil de surveillance du groupe coopératif Tereos, Gérard Clay adresse ce jour un courrier aux 12 000 agriculteurs adhérents pour y clarifier ses intentions et ambitions.
Elu hier, vendredi 18 décembre, à la tête du conseil de surveillance du groupe coopératif Tereos, Gérard Clay adresse ce jour un courrier aux 12 000 agriculteurs adhérents pour y clarifier ses intentions et ambitions.
Accusé l'après-midi de vouloir nuire à la coopérative à laquelle il est adhérent avant d'en devenir le président du conseil de surveillance le soir même, Gérard Clay s’est laissé seulement quelques heures avant de prendre la plume pour s'adresser aux 12 000 coopérateurs de Tereos. L’objectif est clair : rassembler les coopérateurs, les rassurer ainsi que l’ensemble des composantes du groupe, salariés, fournisseurs et clients compris après plusieurs mois tumultueux autour de la gouvernance du groupe.
Ce samedi 19 novembre, le nouveau président de Tereos qui succède à Jean-Charles Lefebvre explique dans un courrier d’une page et demi les valeurs qu’il entend porter à travers son nouveau mandat : « La compétence, la transparence et la confiance sont celles qui nous guideront », affirme-t-il une première fois ; avant d’y revenir quelques lignes plus loin.
A l’adresse des associés-coopérateurs, il défend l’idée selon laquelle son premier défi est « de continuer à valoriser les productions de ses adhérents ». En ce qui concerne ce que l’on pourrait qualifier d’éléments de « stratégie, il explique vouloir ancrer l’activité de l’entreprise sur « ses productions historiques » - betteraves, pommes de terre, luzerne -, « tout en ayant à l’esprit l’optimisation de la diversification ».
Viser le retour à la rentabilité
Le second défi qui apparait dans le discours écrit du nouveau président est de « redresser les comptes de Tereos pour que le groupe redevienne rentable ». Il explique pour cela vouloir atteindre « des résultats dignes de ce nom ».
Dans la suite de son courrier, Gérard Clay revient enfin sur l’affaire de « dénonciation calomnieuse » qui l’a conduit devant un tribunal et qui lui a valu une condamnation il y a quelques semaines, avec sept autres associés coopérateurs et membres du conseil de surveillance.
Le nouveau président du Conseil de surveillance reconnait une « erreur » dans la manière de faire, assurant avoir voulu seulement exercer un « devoir d’alerte ». « Le devoir d’alerte est une des missions fondamentales d’un responsable, reprend M. Clay. J’ai exercé́ cette mission en mon âme et conscience mais je reconnais que la voie choisie était une erreur et je présente mes excuses à celles et ceux d’entre vous que j’ai pu heurter à cette occasion ».
Passé de « frondeur » à « reconstructeur »
Vendredi soir, Gérard Clay a été élu président de Tereos par ses pairs, par 13 voix sur 15. Le conseil de surveillance dont il est à désormais la tête comporte statutairement 25 membres, ce qui signifie que tous n’ont pas participé à ce vote… et qu’il faudra donc du temps et pédagogie pour convaincre.
Le terme « frondeurs » qui servait jusqu’alors par d’aucuns pour qualifier Gérard Clay et ses soutiens n’a pour autant plus cours. Dans l’entourage professionnel du nouveau président, c’est d’ailleurs le terme de « reconstructeur » qui prévaut et qui lui sied depuis la dernière assemblée générale du groupe. Reconstruire, voilà le chantier des prochains mois pour Gérard Clay qui s’est entouré immédiatement de nouvelles compétences en nommant Philippe de Raynal à la tête du directoire de l’entreprise, en remplacement d’Alexis Duval.