La luzerne, le forfait fibre pour votre troupeau
Résistante aux températures extrêmes, pérenne, économe en intrants, riche en protéines, minéraux, vitamines et en fibres digestibles, la luzerne ne manque pas d’atouts agronomiques et zootechniques. Elle a pourtant été délaissée pour laisser la place à des aliments concentrés dont les prix deviennent une préoccupation pour tous les éleveurs. La luzerne est une des voies possibles pour limiter la dépendance azotée extérieure des élevages.
Résistante aux températures extrêmes, pérenne, économe en intrants, riche en protéines, minéraux, vitamines et en fibres digestibles, la luzerne ne manque pas d’atouts agronomiques et zootechniques. Elle a pourtant été délaissée pour laisser la place à des aliments concentrés dont les prix deviennent une préoccupation pour tous les éleveurs. La luzerne est une des voies possibles pour limiter la dépendance azotée extérieure des élevages.
Quel potentiel de rendement ? Quelles variétés choisir ? Comment l’implanter et la cultiver pour la conserver longtemps ? Quel mode de conservation ? Quelles conséquences sur la ration et la production laitière ? Pour répondre à ces questions, Avenir conseil élevage organise les 1er et 3 juin deux demi-journées de témoignages et d’échanges pour que chacun puisse mesurer l’intérêt d’introduire cette légumineuse dans la ration des vaches laitières.
Un potentiel de rendement méconnu
Une luzerne bien conduite peut fournir des rendements de 15 à 20 TMS par hectare avec les variétés récentes. Or, son potentiel est souvent sous-exploité. Pour parvenir à maximiser la quantité, il est important de choisir les variétés adaptées et de réussir leur implantation, d’ajuster la fertilisation et de respecter le rythme des récoltes.
Les principaux bénéfices du progrès génétique récent concernent la résistance face aux maladies et parasites de la luzerne. Après avoir choisi une variété avec un indice de dormance adapté, il est pertinent de rechercher ces critères de résistance selon le risque. Une fois la culture implantée, les moyens de lutte chimique sont très limités, voire inexistants.
Avant l’implantation, la réalisation d’une analyse de sol servira de base au raisonnement de la fertilisation. Évidemment, les apports azotés seront inutiles, mais selon le type de sol et ses teneurs en potasse, calcium, phosphore, magnésium, bore… la fertilisation est sans doute le levier le plus important pour pérenniser la culture et exploiter son potentiel. La luzerne peut être qualifiée de plante très exigeante en matière de phosphore car elle en supporte très mal la faible biodisponibilité ; elle est moyennement exigeante en potasse. En termes de quantités, il faut compter en moyenne 6 kg de P2O5 par tonne de MS exportée et 30 kg de K2O.
La récolte conditionne l’intérêt technico-économique
Comme pour tous les fourrages, vous ne ferez pas grand-chose d’une mauvaise luzerne. Le stade de récolte doit être adapté au mode de conservation. L’ensilage sera réalisé avant le stade bouton et le foin à l’apparition de la première fleur (une fleur suffit) alors que l’enrubannage est intermédiaire (stade bouton).
Avec une mélangeuse, la distribution aux vaches laitières ne pose en général pas de difficultés. De plus, l’appétence de la luzerne bien conservée ne doit pas occasionner de phénomène de tri à l’auge. Avec des valeurs comprises entre 0,62 à 0,74 UFL, l’intégration de luzerne peut, en revanche, «déconcentrer» la ration en énergie. Il faut y veiller dès lors que les quantités dépassent 10 % de la part fourrage dans les rations à base de maïs pour maintenir le niveau de production.
Dans tous les cas, selon le ratio PDIN-PDIE des analyses de luzerne, il est possible d’envisager une réduction de 1 kg de correcteur azoté pour 2,5 kg d’enrubannage de luzerne. Il est difficile d’affirmer le gain économique puisqu’il dépend fortement des cours. En revanche, le gain d’autonomie du système est réel.
À la rencontre d’éleveurs qui cultivent la luzerne et l’utilisent dans l’alimentation de leur troupeau
- Le 1er juin de 13h30 à 16h30 à Sélincourt, dans la Somme, à la SCEA Poyelle où Didier Poyelle valorise depuis une dizaine d’années des surfaces crayeuses et séchantes grâce à la culture de luzerne. Dix hectares sont implantés, pour quatre coupes d’enrubanné par an. Le rendement est compris entre
10 et 14 tonnes de matière sèche (TMS) malgré des terres difficiles. Il en distribue six kilos bruts par vache.
- Le 3 juin de 13h30 à 16h30 à Noirémont, dans l’Oise, au Gaec Anty, où Serge, Laurence et Nicolas Anty cherchent à être le plus autonome possible grâce à la culture de la luzerne.
La participation est gratuite, mais une inscription est nécessaire auprès d’Avenir conseil élevage au 03 27 72 66 66 ou contact@a-cel.fr