La pomme de terre à l’honneur
De nombreux producteurs se sont réunis pour la 7e édition de Qualipom, mercredi 28 juin, à Méricourt (62).
«Le Salon est devenu un rendez-vous régional et national incontournable pour les professionnels de la filière», souligne Benoît Houilliez, responsable du service pommes de terre à la chambre d’agriculture, maître d’œuvre de l’événement. Le Salon s’est en effet encore agrandi cette année avec 20 ha consacrés aux essais et aux vitrines variétales, ainsi qu’avec la participation de plus de 110 exposants. L’occasion pour les responsables d’évoquer les actualités de la filière.
Une hausse de 5,1 % des surfaces
Les emblavements en pommes de terre de conservation s’élèvent à 131 640 ha en 2017, contre 125 50 ha en 2016, ce qui correspond à une hausse de 5,1 % des surfaces, soit 6 390 ha supplémentaires*. La hausse des surfaces était déjà de 5,3 % en France l’année dernière. Les hectares supplémentaires sont essentiellement observés en Hauts-de-France (+ 4 710 ha), en Haute-Normandie (+ 650 ha) et en Champagne-Ardenne (+ 480 a).
A elle seule, la région Hauts-de-France représente près de 62 % des surfaces françaises de pommes de terre de conservation. «Cet accroissement est lié à une forte demande industrielle, avec un volume des contrats proposés en augmentation, indique Alain Dequeker, président du comité technique de la pomme de terre, organisateur du Salon. La région n’a jamais atteint un tel niveau d’emblavement. L’augmentation devrait se poursuivre encore plusieurs années parallèlement aux nombreux investissements de l’industrie, notamment en Belgique.»
La France perd sa place de leader à l’export
Les exportations de pommes de terre françaises sont très légèrement en baisse à l’approche de la fin de la campagne 2016-2017. «Les volumes exportés se sont accrus vers l’Espagne et le Portugal, mais nous avons perdu des parts de marché avec l’Italie et les pays de l’Est, explique François-Xavier Broutin, de l’Union nationale de producteurs de pommes de terre (UNPT). L’Allemagne nous a particulièrement concurrencés sur la scène européenne cette année.» Le pays a, en effet, exporté 1,8 million de tonnes (Mt), contre 1,7 Mt côté français. «Ce résultat est surtout dû aux prix pratiqués par l’Allemagne, moins élevés que les prix français, déclare Christophe Mallet, directeur de la Fédération française des négociants en pommes de terre (Fedepom). La France perd donc sa place de leader à l’export.»
Afin de dynamiser la filière, un accord interprofessionnel vient ainsi d’être signé. Il consiste à garantir au consommateur un lot de pommes de terre regroupant toutes les caractéristiques nécessaires pour obtenir des frites fraîches et limiter la formation naturelle d’acrylamide lors de la cuisson. «Les producteurs qui souhaitent rejoindre la démarche doivent planter des variétés spécifiques reconnues au catalogue national», poursuit le responsable de Fedepom. Cet accord est applicable dès le 1er août prochain.
*Selon le panel de producteurs de l’UNPT dans les principales régions de production, complété par les estimations d’Agreste.
De bonnes conditions de pousse
A deux mois de la récolte, la plupart des parcelles se portent bien dans le Nord et le Pas-de-Calais. «Les implantations ont été réalisées tôt dans la saison et dans de bonnes conditions, rappelle Alain Dequeker. La tubérisation est correcte à ce jour, avec une pression mildiou très faible, ce qui permet de réaliser des économies en produits phyto.» D’après les techniciens régionaux, le potentiel de rendement a été plutôt faiblement impacté par la sécheresse du printemps. La pluie est néanmoins attendue par l’ensemble des producteurs afin d’améliorer la productivité.