Circuits courts
Les yaourts du T’chiot Berton dégustés à pleines cuillerées
À Bougainville, Gwendoline Guillerm et Jérémy Le Bot ont développé une toute récente activité de transformation à la ferme, pour valoriser le lait bio des 80 laitières. Leurs yaourts et autres produits laitiers se sont déjà fait une place sur le marché.
À Bougainville, Gwendoline Guillerm et Jérémy Le Bot ont développé une toute récente activité de transformation à la ferme, pour valoriser le lait bio des 80 laitières. Leurs yaourts et autres produits laitiers se sont déjà fait une place sur le marché.

C’est l’histoire d’un couple de Bretons venus s’installer dans la Somme, à Bougainville (au sud-ouest d’Amiens), pour s’épanouir pleinement dans leur vie professionnelle d’éleveurs laitiers, avec transformation à la ferme et vente en circuit court. Aujourd’hui, les yaourts du T’chiot Berton (le petit Breton en picard) font le bonheur des locaux, et créent du lien dans le village.
«J’étais salarié dans une ferme pendant dix ans, et puis j’ai eu l’opportunité de m’installer avec un de mes oncles, François Morel, car son frère avec qui il était associé partait à la retraite», confie Jérémy Le Bot. C’est chose faite depuis 2022, au sein du Gaec du Bois d’ange. «Il s’agit d’une ferme d’élevage laitier principalement, avec 80 vaches menées en bio», précise-t-il. Sa conjointe, Gwendoline Guillerm, y voit l’occasion de développer son activité de yaourts fermiers. «Je suis fille d’agriculteurs, et je faisais déjà de la transformation en Bretagne. Je suis passionnée d’élevage et de cuisine. Les yaourts fermiers sont le parfait mariage des deux», sourit-elle.
Depuis décembre, le camion du T’chiot Berton sillonne donc la campagne pour vendre les produits : yaourts natures et sept parfums de fruits, fromages blancs fermier, lissé et 0 % de matière grasse, riz au lait… Et d’autres idées de diversification de la gamme. Pour vendre, Gwendoline est allée voir le maire du village. «J’ai proposé une vente sur la place tous les lundis. Ça a tout de suite plu aux habitants. Ils apprécient de pouvoir consommer local, et c’est un moment d’échanges que tout le monde apprécie», confie-t-elle. Depuis, un maraîcher et un éleveur de volailles les a rejoints.
Gwendoline se rend aussi aux marchés de Longpré-les-Corps-Saints ou de Rivery le vendredi, et livre à des clients et revendeurs : le bar Chez t’chote boitte de Revelles, des agriculteurs du secteurs qui ont un magasin à la ferme, des magasins coopératifs et un hôtel à Amiens… «Nous faisons aussi les démarches pour pouvoir intégrer la plateforme de vente de produits Approlocal, et ainsi accéder aux ventes aux professionnels, comme les collèges.» Le couple se dit «agréablement surpris» du réseau de produits locaux de la Somme. «On n’avait pas imaginé autant de possibilités.»
Une valorisation du lait bio
Presque chaque matin de la semaine, Gwendoline s’affaire aux préparations. Elle transforme environ 2 000 l par mois, sur un peu plus de 30 000 l produits, le reste étant livré à la coopérative Sodiaal. «La transformation est un moyen de valoriser davantage le lait, encore plus en bio. Aujourd’hui, son prix est le même que le lait conventionnel…», commente Jérémy. Le couple espère pouvoir atteindre l’objectif de 100 000 l de lait transformés à terme, soit un quart du lait produit à la ferme. Le T’chiot Berton ne manque pas d’ambition.