Formation
La relève des conducteurs de silo est (enfin) assurée
Les conducteurs de silo, magasiniers et gestionnaires de stock sont devenus rares. Pour répondre au besoin de main-d’œuvre qualifiée, une nouvelle formation en alternance a ouvert au Paraclet et à Tilloy-les-Mofflaines (62). Quatre alternants signaient leur contrat avec Noriap ce 16 septembre. Des places sont encore disponibles.
Les conducteurs de silo, magasiniers et gestionnaires de stock sont devenus rares. Pour répondre au besoin de main-d’œuvre qualifiée, une nouvelle formation en alternance a ouvert au Paraclet et à Tilloy-les-Mofflaines (62). Quatre alternants signaient leur contrat avec Noriap ce 16 septembre. Des places sont encore disponibles.
Réceptionner des céréales, veiller à la bonne conservation du grain, gérer un point d’approvisionnement en agrofournitures, répondre aux demandes des clients et adhérents… Les agents de collecte et d’approvisionnement sont des postes clés des organismes stockeurs. Mais ils deviennent une perle rare. «Nous avons des besoins réguliers dans les silos. Nous devons aussi anticiper une vingtaine de départs à la retraite sur ces postes. Mais le recrutement n’est pas simple car ce sont des missions bien spécifiques», confie Anne Lecup, responsable recrutement et gestion de carrière à la coopérative Noriap.
«Le métier souffre d’une absence d’image. Le grand public ne sait pas trop à quoi correspond le poste, voire ignore son existence. La formation doit répondre à cela», ajoute Xavier Bortolin, directeur du CFPPA du Paraclet. Ce dernier et celui de Tilloy-les-Mofflaines (62) ouvrent donc conjointement une nouvelle formation CS ACA (Certificat de spécialisation agent de collecte et d’approvisionnement). Au programme : douze moins d’alternance, à raison de seize semaines en centre de formation et trente-six semaines en entreprise. Cette opportunité séduit, puisqu’une dizaine de candidats se sont manifestés. Quatre d’entre eux signaient leur contrat chez Noriap ce 16 septembre.
Aucun n’est issu du milieu agricole, mais tous ont découvert leur appétence pour le milieu. «Nous avons travaillé en tant que saisonniers pour la première fois cet été, aux silos de Smermesnil (76) et de Formerie (60), et ça nous a plu. Faire les échantillonnages, le nettoyage, la manutention, gérer les stocks… C’est très varié. Surtout, on a adoré l’ambiance et la relation avec les adhérents», assurent Estéban et Miguel. Plutôt que la licence de géographie qu’ils avaient prévu de suivre, voilà donc les deux frères nouveaux salariés de Noriap. Maximilien et Alexandre ont un profil similaire. Les deux étudiants, l’un en sport, l’autre en technique d’ingénieur, ont découvert le monde des céréales grâce à des jobs saisonniers. «On aime le travail au grand air et les missions assez larges. Chaque jour est différent.»
Un contrat à la clé
À l’issue de cette année d’alternance, ils devraient se voir proposer un contrat – «CDD, voire CDI» – à la coopérative. «Le contenu de la formation permet aussi une montée en compétences et donc en statut dans l’entreprise. Une carrière de chef de silo peut-être envisagée par la suite», assure Roch Ducrocq, responsable de la formation. Celle-ci intègre notamment l’acquisition du Certiphyto Distri MVPP, la formation à la conduite d’un chariot téléscopique, le passage du brevet de Sauveteur secouriste du travail, le passage de l’habilitation électrique HOV BS BE Manœuvre, et la formation d’équipier de première intervention sur la sécurité incendie.
Ne pensez pas que ces missions soient réservées aux hommes. «Trois femmes, dont une en reconversion professionnelle, font partie des effectifs. Le métier se féminise de plus en plus», constate Roch Ducrocq. Avis aux amateurs et amatrices, donc, puisque des postes restent à pourvoir, notamment dans des silos Noriap de Seine-Maritime et de Hautvillers-Ouville, près d’Abbeville.
Contact : roch.ducrocq@educagri.fr
Conditions du CS ACA
Il s’agit de contrat d’apprentissage ou de professionnalisation de douze mois. La rémunération suit les grilles suivantes : en contrat d’apprentissage, 43 % du Smic pour les 18-20 ans, et 53 % du Smic pour les 21-25 ans. En contrat de professionnalisation, 65 % du Smic pour les moins de 21 ans et 80 % du Smic pour les 21-25 ans. 100 % du Smic quel que soit le contrat pour les plus de vingt-six ans. Les évaluations, elles, sont réalisées via des épreuves en cours de formation qui s’appuient sur des mises en situation professionnelles et des études de cas avec entretien d’explicitation.