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La révolution technologique et numérique est en marche

Le 2 juin, la ferme agro-écologie 3.0 a été inaugurée à Aizecourt-le-Haut.

Bineuse à moulinets permettant un désherbage mécanique par guidage.
Bineuse à moulinets permettant un désherbage mécanique par guidage.
© AAP


Si le ciel bleu et la chaleur n’étaient pas au rendez-vous, le monde agricole, lui, a répondu en nombre à l’invitation de la Chambre d’agriculture de la Somme pour l’inauguration de la ferme agro-écologie 3.0. «Cette ferme est un véritable laboratoire vivant, car elle nous oblige à travailler et expérimenter au sein d’une exploitation, qui a ses contraintes économiques, sociales et environnementales. On ne peut pas prendre de risques. Une fois cela dit, l’agriculture a un enjeu énorme à confronter, et nous entendons bien avec la Ferme 3.0 relever ce défi», explique Daniel Roguet, président de la Chambre d’agriculture de la Somme.
Un défi face à un contexte concurrentiel mondial de taille, une fluctuation des prix qui met à mal les trésoreries et les investissements des agriculteurs, des contraintes environnementales de plus en plus fortes et une pression sociétale qui exige des produits de plus en plus sains. C’est en tenant compte de tous ces paramètres que la Chambre d’agriculture, en partenariat avec Agro-Transfert, et l’agriculteur Jean-Marie Deleau, s’est lancée dans la création d’une ferme où sont testés les outils numériques, toutes les nouvelles technologies et réalisés des essais annuels et pluriannuels sur des micro-parcelles, des bandes agricoles et des parcelles entières, ainsi que sur des essais de système en rupture. La finalité des expériences est d’apporter une réponse locale à l’enjeu de l’agro-écologie en Picardie. Autrement dit, produire plus avec moins, tout en dégageant du résultat.

Transmettre et faire valoir l’innovation
C’est la raison pour laquelle la Ferme 3.0 peut jouer un rôle certain dans l’évolution de l’agriculture. Et d’autant, selon Sébastien Windsor, directeur de l’Institut polytechnique de LaSalle-Beauvais-Esitpa, parce qu’elle «amène une expérimentation pilotée par les besoins des agriculteurs, et qu’elle permet la diffusion du savoir». Sans oublier qu’en étant «à la pointe du progrès économique, social et environnemental, elle sera aussi créatrice d’emplois», ajoute Laurent Somon, président du Conseil départemental. Il n’y a pas, de toute fa­çon, d’autres choix, laisse en­tendre Philippe de Mester, préfet de la Somme. «L’agriculture se doit d’être innovante à cause des difficultés qu’elle traverse, mais aussi pour préparer l’avenir. Les exploitations agricoles doivent trouver un nouvel équilibre économique. Entre la remise en cause des pratiques des aînés par les jeunes agriculteurs, la concurrence mondiale et la pression sociétale, l’agriculture biologique est l’une des réponses, l’agriculture de précision en est une autre, avec la maîtrise de l’agronomie. Or, la création de la Ferme 3.0 s’inscrit bel et bien dans cette logique», explique-t-il.
L’objectif est double : d’une part, augmenter la compétitivité des exploitations, notamment en augmentant la productivité des surfaces, et, d’autre part, donner de la résilience aux systèmes agricoles pour les aider à passer les accidents climatiques et économiques. Pour ce faire, «il faut retravailler le sol avec ses composantes biologiques, ce qui ne se fait plus depuis des décennies, introduire des moyens d’augmenter la productivité par unité de surface sans augmenter les cultures principales, et utiliser des outils liés au numérique et à l’agroéquipement», détaille, pour sa part, Ghislain Gosse, président d’Agro-Transfert. C’est, selon lui, le seul moyen pour augmenter la rentabilité de l’agriculteur et la matière organique dans le sol. «En développant ces trois orientations, nous ferons de l’agriculture picarde, non pas une F1 qui tourne dans un seul sens, mais un 4x4 sobre et performant», conclut-il.

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