La Safer Hauts-de-France est née
Sylvain Versluys, ex-président de la Safer* de Picardie et polyculteur-éleveur à Thieux (60), prend les rênes de la Safer Hauts-de-France qui vient d’être constituée.
C’est désormais officiel. Après plus de deux ans de travail et de discussions, la Safer «version grande région» a vu le jour. Les entités Flandres-Artois et Picardie tirent donc leur révérence. Cette fusion, effective depuis le 19 juin (date de l’assemblée générale mixte constitutive), découle de la loi d’avenir pour l’agriculture, puis de la loi NOTRe relative à la régionalisation.
Opérateur foncier de l’espace rural et périurbain, la Safer Hauts-de-France a choisi Boves (80), près d’Amiens, pour établir son siège social. «C’est un choix logique motivé par la proximité de l’administration agricole et rurale, à l’image de la Draaf, qui y siège également», explique Sylvain Versluys, nouveau président de la Safer, lors d’une conférence de presse organisée le 4 juillet dans les locaux de Lille (ville qui devient siège administratif). Les deux antennes picardes de Laon et Beauvais sont conservées.
Pour gouverner cette nouvelle structure, un conseil d’administration de 43 membres (24 administrateurs et 19 censeurs) a été élu. «La principale évolution au sein du conseil est la création de trois collèges accueillant différents acteurs du territoire : le monde agricole, les collectivités et d’autres organismes, comme les associations de protection de l’environnement ou les représentants des chasseurs», indique Denis Bollengier, président sortant de la Safer Flandres-Artois, devenu premier vice-président de la Safer Hauts-de-France. Ils auront à mettre en œuvre des missions d’intérêt général au service des politiques publiques et, en particulier, au service de l’agriculture régionale.
Mutualiser les compétences
Les missions de la Safer restent les mêmes, et un travail important est mené pour renforcer la transparence des marchés fonciers, assurent les dirigeants. «Nous ne faisons pas d’économies de budget pour le moment, déclare Hubert Bourgois, directeur de la Safer Flandres-Artois, nommé aujourd’hui directeur de la Safer Hauts-de-France (Marie-Andrée Dégardin, directrice de la structure picarde ayant pris sa retraite). Nous ne fusionnons pas pour optimiser nos moyens mais, au contraire, pour mutualiser les compétences.» Les services cartographie et informatique vont ainsi être renforcés.
Les travaux de chacune des entités vont également être partagés. «Sur le flanc nord, des actions de taille ont été menées sur les problématiques périurbaines sur dernières années ; sur le flanc sud, elles portaient davantage sur l’installation, souligne Hubert Bourgois. Ces avancées vont être mises en commun et devenir complémentaires.» La Safer Hauts-de-France réunit 35 collaborateurs et assure une présence dans chacun des cinq départements. Elle est dotée de 9 ME de fonds propres. En 2016, les deux anciennes Safer enregistraient une activité globale consolidée d’environ 250 transactions portant sur 3 000 ha et pour une valeur de 25 MÄ (chiffre d’affaires).
*Safer : société d’aménagement foncier et d’établissement rural
Canal Seine Nord
Le projet titanesque du canal Seine Nord Europe va particulièrement occuper les équipes de la Safer Hauts-de-France ces prochaines années. «C’est le plus gros dossier que nous ayons eu à traiter, résume Sylvain Versluys. L’emprise sur le foncier agricole est de 2 500 ha, et la Safer est déjà propriétaire de 80 à 90 % des terres concernées par le tracé». Un travail de fond est à mener pour conduire les compensations des agriculteurs impactés. Les opérations seront notamment suivies par cinq comités techniques départementaux nouvellement créés, et dont les présidents sont Xavier Flinois (80), Christophe Brancourt (02), Jérôme Muselet (62), Damien Carlier (59) et Sylvain Versluys (60).