Lact’Union, fruit de la fusion entre VPM et Coop’Alliance
Après de nombreuses années de collaboration, les coopératives VPM et Coop’Alliance ont fusionné.
C’est avec un sourire non dissimulé que Bernard Ducrocq, président de la coopérative Vimeu Ponthieu Marquenterre (VPM) a annoncé la fusion entre la VPM, basée à Abbeville (80) et Coop'Alliance, une coopérative basée à Braine près de Soissons dans l'Aisne. Cette fusion a été annoncée lors de l’assemblée générale de la VPM le 14 juin dernier au centre culturel de Saint Riquier. Près d’une centaine de personnes étaient présentes.
Les étapes de la fusion
Ce rapprochement a été voté à l'unanimité par les délégués de section des deux coopératives. Il est le fruit de «longues fiançailles», a souligné Olivier Buiche, déjà directeur général des deux structures. Bernard Ducrocq et Frédéric Hennart, respectivement présidents de la VPM et de Coop’Alliance, sont tous deux revenus avec émotion et fierté sur l’historique de chacune des entreprises afin de montrer l’évolution de chacune, leur agrandissement et le travail engagé pour aboutir à la fusion. «La convergence de nos coopératives est en route depuis quelques années avec la mise en place en 2006 d’une direction générale commune» a expliqué Frédéric Hennart, président de Coop’Alliance. Les primes qualité ont été harmonisées en 2010. Puis, Coop’Alliance a mis en place la démarche «Au fil du lait» en 2011, déjà existante à la VPM. Les deux coopératives ont la même grille pour fixer le prix du lait.
«En 2011 nous avons franchi une étape importante avec la création de Lactinov, une holding qui regroupe les sites industriels des deux entreprises» a ajouté Bernard Ducrocq. L'enjeu de cette fusion est de préparer l'après 2015, date de la fin des quotas laitiers. 2012 a vu le lancement à Abbeville de Baby Drink, une unité de fabrication de lait infantile premier âge. Une autre société commerciale, Unidiet, a été créée par Lact'union, avec pour axe de recherche le sport, la minceur et la nutrition. Le groupe pointe le marché prometteur et à forte valeur ajoutée des produits lactés pour adultes et plats préparés à longue conservation.
La fusion aura un effet rétroactif et sera effective au 1er janvier 2013. Le conseil d’administration sera composé de 21 membres avec une représentation proportionnelle de chaque section représentant des secteurs géographiques différents. La nouvelle composition de conseil n’est pas encore connue à ce jour.
Après-quota : quel avenir ?
«La consommation européenne de produits laitiers stagne, mais la demande mondiale augmente» affirme Gérard Calbrix, chef du service économique de l'association de la transformation laitière française (Atla) qui est intervenu pour présenter les perspectives du marché laitier, qui selon lui sont bonnes. «La filière laitière européenne trouvera des débouchés sur le marché mondial pour l’après quota laitier». Selon lui, l’équilibre entre l’offre et la demande mondiale de lait devrait devenir très tendu à l’avenir, avec une demande mondiale de lait plus importante que la production. «Les prix mondiaux des produits laitiers sont durablement orientés à la hausse, mais avec de fortes variations de prix sur le court terme».
Prix du lait
Mais pourquoi le prix du lait plafonne-t-il en France ? Les éleveurs n'ont pas manqué de poser la question. Réponse de Gérard Calbrix : «apparemment il y a une crise laitière en France, chose que l'on ne constate pas dans les autres pays où les prix du lait sont pourtant identiques aux nôtres. Il faut donc déjà s’interroger sur ce point. Et d'ailleurs les producteurs des autres pays ne nous comprennent pas». Il poursuit en incriminant toutefois la grande distribution. «Pour les distributeurs français : quand le marché est en pénurie, les prix doivent stagner; quand les cours baissent, les prix doivent baisser également. Le médiateur a recommandé d’augmenter le prix du lait sur l’année, mais les distributeurs ne le feraient que pendant sept mois. Résultat, la perte est pour le transformateur».
Olivier Buiche a rappelé qu’«il ne faut pas regarder le prix au mois le mois, il est nécessaire de se projeter et regarder après 2015. Dans les autres pays, les prix du lait varient de 240 à 400 euros les 1000L, ils ont des perspectives pour l'après 2015. Et Bernard Ducrocq a renchéri, «les cours des produits laitiers ont augmenté. Et nous avons l'ambition à la VPM d'aller au-delà des 25 euros les 1000L sur l’année proposés par le médiateur». Une entreprise confiante en l’avenir de la filière laitière.
Lact'Union en chiffres
530 points de collecte en Picardie, dans le Nord Pas-de-Calais, la Marne, l’Yonne et le Loiret
350 salariés.
230 millions de litres de lait par an.