L’Agence de l’eau appelle à développer le bio
Un appel à projets est lancé par l’établissement public à la filière agricole dans son ensemble.
Les surfaces en agriculture biologique représentent moins de 1 % de la SAU du bassin Artois-Picardie (Nord-Pas de Calais, nord de l’Aisne et de l’Oise). Avec une tradition de grandes cultures, le secteur est en dernière position au niveau national. Même si la progression de conversions ou d’installations est continue, le nombre de producteurs pratiquant ce type d’agriculture est limité, avec environ 360 fermes bio qui exploitent plus de 10 000 ha. Dans cette perspective et après un an de réflexion, l’Agence de l’eau Artois-Picardie lance un appel à projets pour développer l’agriculture biologique, principalement sur des points stratégiques où la ressource en eau est à valoriser.
Les zones à «enjeux eau»
Dans le cadre du 10e programme d’intervention et de sa mission de protection de la ressource en eau potable, issue pour 96 % des eaux souterraines sur notre bassin, l’Agence de l’eau a sectorisé plusieurs zones à «enjeu eau potable» (cf. carte). «Les espaces où la ressource en eau est importante, proche des points de captages, et où la contamination est à éviter ont été ciblés en priorité», annonce Olivier Thibault, directeur général de l’Agence de l’eau Artois-Picardie. L’organisme souhaite donc poursuivre l’accompagnement d’installations ou de conversions en agriculture bio et développer une nouvelle dynamique pour concourir à la défense des nappes et des eaux régionales.
«Doubler les surfaces bio»
L’appel à projets lancé par l’Agence de l’eau consiste à initier des intentions d’envergure régionale et/ou présentant un caractère pilote innovant et durable. «Nous voulons donner un coup de pouce pour favoriser l’émergence et le développement du biologique dans l’objectif de doubler les surfaces bio dans les 5 ans à venir», précise Olivier Thibault. Il ne s’agit pas de concerner uniquement les agriculteurs mais la filière dans son ensemble : les organismes de développement agricole, les acteurs économiques (coopératives, négoces, industries agroalimentaires…), les collectivités territoriales et les organismes de recherche peuvent répondre à cet appel. «Le but est de fédérer les acteurs concernés pour associer de nouveaux partenaires vers l’extension de l’agriculture biologique et de susciter de nouveaux projets. Et la démarche est possible, poursuit le directeur, dans le territoire de l’Orque Saint-Aubin et Sars-Poteries dans l’Avesnois, par exemple, suite à la réunion des acteurs du territoire, 5 agriculteurs sont passés au bio depuis 2008, soit 6 % de la SAU».
Comment ça marche ?
Cet appel à projets s’intègre dans le cadre du Plan ambition de l’agriculture biologique du ministère de l’Agriculture ainsi que dans ses déclinaisons régionales. Cinq niveaux de priorité déterminent la sélection des projets. «Nous favoriserons les idées qui répondent à un besoin déjà identifié autour d’un projet concret et chiffré de développement de l’agriculture biologique», indique Olivier Thibault. L’Agence de l’eau soutiendra secondairement les actions permettant une animation dans un secteur avec un potentiel, puis les expérimentations, l’information et la formation et enfin tout autre projet encourageant le bio. Le financement peut porter jusqu’à 70 % des dépenses éligibles. Pour y parvenir, l’Agence de l’eau a prévu plus de 5 millions d’euros répartis progressivement jusqu’en 2018. Les aides apportées sont complémentaires aux dispositifs existants. Le dépôt des dossiers finalisés de candidature est possible jusqu’au 28 février 2014.
Renseignements : M. Vincent Cappelle, 03 27 99 96 55 ou v.cappelle@eau-artois-picardie.fr
Lors de leur réception, les dossiers feront l’objet d’un examen de présélection par les services de l’Agence de l’eau Artois-Picardie. Cette dernière aura également la possibilité de faire appel à des experts pour l’aider dans son analyse. Les projets retenus seront présentés pour décision lors de la Commission permanente des interventions de mai 2014. Une convention de financement entrera alors en vigueur entre l’Agence et le porteur de projet pour une durée maximale de 3 ans. Par la signature de la convention, le porteur s’engage à mettre en œuvre le projet et à respecter les obligations particulières définies par l’Agence de l’eau.