Lancement de l’appel à projets Fonds Avenir bio
Lancé par l’Agence Bio, l’appel à projets Fonds Avenir Bio a pour objectif d’aider à la structuraion des filières de l’agriculture biologique.
Pour la onzième année, l’Agence Bio lance son appel à projets Fonds Avenir Bio à l’échelle nationale, avec une enveloppe de quatre millions d’euros, qui devrait être doublée à court ou moyen terme. Cette année, le fonds est destiné prioritairement aux projets comportant un volet de développement dans les filières des grandes cultures biologiques, y compris les légumes de plein champ, et celle des monogastriques biologiques.
Ce fonds intervient comme un complément d’autres dispositifs d’aides publiques ou de financements privés. Il s’adresse spécifiquement aux opérateurs économiques (coopératives, associations ayant une activité économique, groupes d’entreprises, sociétés, GIEE, etc.) et à des projets collectifs (exemple : un groupe d’agriculteurs avec un acteur économique).
Les projets doivent être conçus pour une période minimale de trois ans, avec un budget minimum de 50 000 Ä hors taxes au total, et avoir un impact sur les filières biologiques. «L’important, c’est que les projets présentés relient l’amont et l’aval. Ils doivent s’inscrire dans une démarche de structuration de filière, avec un groupe-projet constitué d’entreprises actives tant dans la production primaire que la transformation et la commercialisation», précise Fanny Vandewalle, chargée de mission filières à Bio en Hauts-de-France.
Si la priorité est donnée à des projets ayant une dimension nationale ou supranationale, «des projets locaux peuvent être également présentés à la condition qu’ils soient innovants», ajoute-t-elle. Innovant ? Soit un projet qui n’existe pas sur le territoire et qui répond à un besoin. Voilà pour le cadre.
Critères et dépenses éligibles
Outre le fait que le porteur de projet et ses partenaires doivent présenter une situation financière saine, et être à jour sur le plan des obligations juridiques, fiscales et administratives, le porteur de projet doit s’engager à animer et coordonner le programme d’actions, à présenter le dossier de demande de financement public, à verser aux partenaires la partie de financement public qui leur revient, à assurer la circulation des informations et le lien avec les prestataires pouvant recevoir l’aide directement. Les dossiers de candidature sont à déposer, en deux exemplaires, au plus tard le 21 mai, à 14h, à l’Agence Bio. Pour les retardataires, pas de panique, le même appel à projets est relancé à l’automne.
Pour ce qui concerne les dépenses éligibles, l’accent est mis principalement sur les investissements matériels, soit la création de bâtiments, du stockage, des équipements, frais divers liés à leur mise en place. Des investissements immatériels peuvent être également retenus tels que des embauches, à condition qu’elles soient directement liées au projet.
Pour en savoir plus : www.agencebio.org/espace -candidature-fonds-avenir-bio
François Lefèvre : son projet de filière en bio
Cela fait déjà quelques années qu’il réfléchit au devenir et stockage des cultures qu’il produit (luzerne, blé, triticale, petit et grand épeautre, lentillons, lentilles, cameline, féverole, maïs et pomme de terre) sur 305 ha. Une réflexion qui est née avec le passage au bio de son exploitation de Plessier-sur-Saint-Just, en 2012. «En passant au bio, j’avais la volonté de reprendre aussi en main le devenir de ma production et d’essayer de résoudre la question de l’enlèvement et de la livraison de mes cultures en bio, car on n’enlève plus et on ne livre plus de la même façon», raconte François Lefèvre.
Son idée première est d’avoir un stockage pour sa propre production. «Mais, je me suis vite aperçu que c’était dommage de ne pas l’ouvrir aux autres, notamment aux transformateurs», ajoute-t-il. Deux options se présentent :
soit il se lance dans la transformation, soit il se met en lien avec ceux qui transforment. C’est cette seconde option qu’il choisira. Mais, pour ce faire, il faut un outil adapté aux personnes avec qui il travaille et mettre tout le monde autour de la table.
L’appel à projets Fonds Avenir Bio pourrait, de fait, l’aider à mettre en musique ce projet puisque son objectif est d’aider à la structuration des filières issues de l’agriculture biologique. Or, tel est le projet de François Lefèvre, avec un système de stockage adapté aux besoins bio, qui réunirait tours les acteurs de la filière autour de la table. «Ce système de stockage permettrait d’avoir des volumes plus restreints, mais qui accueillerait la diversité des cultures et leur spécificité. Chaque partenaire reste détenteur de sa matière», indique-t-il. Parmi les acteurs pressentis, outre quelques producteurs, il pourrait y avoir une ou deux coopératives, ainsi que des transformateurs (fabrication d’aliments pour animaux, meunerie, etc.).
Projets déja soutenus dans la région
- 2015 porteur de projet : Agri CPS en partenariat avec Corab, Biocer, Acolyance et Moulin Deligne. Il s’agit de transformer des quantités croissantes de céréales, oléagineux et protéagineux bio, avec une sécurisation des approvisionnements grâce à un travail de contractualisation, et la réalisation d’essais variétaux sur le petit et grand épeautre du champ au moulin. Projet en cours de clôture.
- 2017 porteur du projet : la Ferme de la Motte en partenariat avec Nous Paysans Bio, Bio Centre et ABP Carrefour. L’objectif est de mieux répondre aux attentes des consommateurs en termes de relocalisation des approvisionnements et de croissance, dans un contexte de filière France déficitaire, particulièrement en alliacées bio. La stratégie repose, d’une part, sur le développement et la sécurisation des surfaces en légumes de plein champ bio en origine France commercialisés par la SARL Ferme de la Motte, via l’association de producteurs Nous Paysans bio. Et, d’autre part, sur l’augmentation des capacités de conditionnement de ces légumes bio au sein de la SARL Ferme de la Motte en termes de volumes, mais aussi de segmentation. Projet en cours de phase 1.
- 2017 porteur de projet Norabio en partenariat avec la Cuma Bio Territoires, Biocoop, ABP, Gabnor et le Pôle légumes. L’objectif est de construire, gérer et promouvoir une station de légumes de plein champs. La stratégie repose sur le développement en quantité, qualité et en gamme des légumes de conservation 100 % bio et origine France afin de répondre aux attentes des producteurs de la région et de Biocoop, en investissant dans des outils post récolte via une Cuma, et en déployant un service technique à l’adhérent et aux conversions, notamment sur les zones de captage en eau potable. Projet en cours de plase 1.