Le bilan en blé tendre continue de s’alourdir
Selon les dernières prévisions de FranceAgriMer,
la France pourrait se retrouver au 30 juin avec un stock de près de 6 millions de tonnes invendues.
FranceAgriMer a actualisé ses bilans prévisionnels pour la campagne commerciale 2015-2016 lors de son Conseil spécialisé des céréales du 13 janvier dernier. Concernant le blé tendre, l’organisme public a revu à la hausse le stock de fin de campagne qui devrait plus que doubler par rapport au niveau moyen des cinq dernières campagnes pendant lesquelles il tournait autour de 2,6 millions de tonnes.
En un mois, le stock «disponible», qui s’ajoute à ce stock, a progressé de 563 000 tonnes à 3,18 millions de tonnes. Le total s’élève désormais à 5,8 millions de tonnes, du jamais vu depuis la campagne 1998-1999 (stock de report de 7,8 millions de tonnes, dont 3,7 millions de tonnes étaient allés à l’intervention).
Concernant les débouchés, les prévisions d’utilisation sur le marché français restent globalement inchangées à près de 15,7 millions de tonnes. FranceAgriMer a toutefois majoré de 100 000 tonnes les incorporations de blé tendre par les fabricants d’aliments du bétail français à 5,1 millions de tonnes. En revanche, les prévisions de ventes à l’export sont révisées à la baisse.
Les exportations vers l’Union européenne chuteraient de 440 000 tonnes à 7 millions de tonnes. Le blé français souffre notamment de la compétitivité du blé britannique fourrager. Les exportations à destination des pays tiers sont, quant à elles, minorées de 200 000 tonnes à 11,3 millions de tonnes. Pourtant, avec 1,2 million de tonnes, le mois de décembre a enregistré le volume de chargements vers les pays tiers le plus élevé des dix-sept dernières années, derrière celui de décembre 2013, a indiqué Olivia Le Lamer, chef de l’unité grandes cultures à FranceAgriMer.
Embellie algérienne, déception égyptienne
Les embarquements cumulés depuis le début de campagne, emmenés par l’Algérie, étaient fin décembre 2015 supérieurs de 2 % à ceux de 2014 à la même époque (4,5 millions de tonnes contre 4,4 millions de tonnes). La déception vient de l’Egypte. Les ventes de blé français sur cette destination (360 000 tonnes depuis le début de la campagne) étaient fin décembre largement en retrait par rapport à l’an passé à la même époque (- 420 000 tonnes). La France n’était plus que le quatrième fournisseur du Caire derrière l’Ukraine (400 000 tonnes), la Roumanie (600 000 tonnes) et la Russie (1 830 000 tonnes).
Pour la première fois depuis 2012, l’Argentine a proposé au Gasc, acheteur public égyptien, des offres suffisamment attractives pour remporter 120 000 tonnes par appel d’offres, le 23 décembre dernier.
Demande saoudienne en orges françaises En orge, FranceAgriMer a ajusté à la baisse la collecte à 10,77 millions de tonnes (- 123 000 tonnes). Après le net ralentissement du mois de novembre lié à la disparition du débouché chinois, la dynamique des exportations vers les pays tiers a légèrement repris au mois de décembre avec l’apparition dune demande saoudienne. Au 1er janvier, la France avait exporté à destination des pays tiers 2,6 millions de tonnes d’orges, soit 1,1 million de tonnes de plus qu’il y a un an. Les prévisions d’utilisation par les fabricants d’aliments du bétail français ont été minorées de 100 000 tonnes à 1 million de tonnes sur un total d’utilisations intérieures prévu à 1,84 million de tonnes.
Au final, FranceAgriMer a abaissé en un mois le stock «disponible» de 76 000 tonnes à 946 000 tonnes, qui s’ajoute au stock de report moyen des cinq dernières campagnes (1,15 million de tonnes). Le tout, 2,1 millions de tonnes, représente plus du double du stock de report de la campagne précédente (960 000 tonnes).
Pour le maïs grain, FranceAgriMer a ajusté à la hausse (+ 167 000 tonnes) la collecte à 11,75 millions de tonnes. Sur le marché français, les prévisions d’utilisation par les fabricants d’aliments du bétail sont inchangées à 2,9 millions de tonnes. Les livraisons vers l’Union européenne sont attendues en hausse de 150 000 tonnes à 5,24 millions de tonnes. Au final, le stock de fin de campagne devrait approcher les 3 millions de tonnes, au-dessus encore une fois du niveau moyen des cinq dernières campagnes établi à 2,5 millions de tonnes.