Le blé français à la reconquête de marchés export
FranceAgriMer a relevé le 10 octobre ses estimations d’export de blé tendre vers les pays tiers, dans la perspective d’une reconquête de débouchés perdus. L’établissement national prévoit 8,8 Mt (contre 8,5 Mt le mois dernier) d’exportations de blé français à l’international, soulignant des «opportunités» de marché. «La France pourrait reconquérir l’Afrique subsaharienne, grâce à une récolte de qualité remarquable», a souligné le chef de l’unité grains et sucre Marc Zribi. Après une moisson désastreuse en 2016, le blé français avait cédé du terrain face à la concurrence de la mer Noire. Ses disponibilités apparaissent correctes sur 2018-2019, à la différence notamment de l’origine pays balte, très affectée par la sécheresse. L’export de blé français progresse fortement sur l’Algérie, avec 1,798 Mt d’embarquements sur trois mois (+53 % en glissement annuel). Un débouché sur lequel pèse la menace de la Russie mais seulement «pour les campagnes à venir», a indiqué le délégué pour la filière céréalière Ludovic Pâris, signalant des contacts récents entre les deux pays. Pour l’heure, le blé russe ne répond pas au cahier des charges algérien, d’après lui. Mais la Russie étant devenue «un très gros acteur à l’export», les opérateurs réfléchissent à «une diversification de ses pays cibles». La France défend aussi ses intérêts en Algérie : Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangers, y effectuera une visite au 1er trimestre 2019 avec des représentants de la filière céréalière, confirme FranceAgriMer.