Le Brexit déséquilibre lourdement le budget de la PAC
Entre 1,2 et 3,1 Milliards d’Euros. C’est la fourchette du déficit de financement de la PAC qui résultera du Brexit.
Le Brexit va reposer la question du financement de la PAC, et donc de ses moyens d’action sur sa prochaine programmation.
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PATRICK CRONENBERGER
La Chambre des communes a approuvé le projet de loi donnant au gouvernement britannique le pouvoir d’activer l’article 50 du Traité de Lisbonne qui lancera deux années de négociations de sortie de l’UE. Le premier ministre Theresa May a par ailleurs promis que les députés seraient amenés à se prononcer sur les termes du Brexit avant le résultat final de ces négociations. «Ce sera un vote important», a estimé le secrétaire d’État au Brexit, David Jones. «Il laissera le choix entre sortir de l’Union européenne avec ou sans un accord négocié» avec Bruxelles. Le projet de loi doit maintenant être examiné par la Chambre des Lords, qui devrait également l’approuver. Il a été en revanche rejeté par le Parlement écossais lors d’un vote purement symbolique à Édimbourg.
«Il est évident que le Brexit se traduira par un important déficit dans le financement de la Pac une fois que les contributions du Royaume-Uni, d’un côté, et les dépenses liées à l’agriculture britannique, de l’autre, auront été supprimées», s’inquiète sur le plan budgétaire la commission de l’agriculture du Parlement européen dans une note technique signée de son président, le polonais Czeslaw Siekierski, et destinée à alimenter la réflexion de l’Assemblée qui devrait voter en avril une résolution politique sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Une récente analyse publiée sur le sujet évalue ce déficit entre 1,2 milliard et 3,1 milliards € si l’UE veut maintenir les niveaux de dépense actuels pour les 27 États membres restants. Reste que l’équation est suspendue à trois facteurs importants : la volonté (ou non) des États membres restants d’accroître leurs contributions au budget de l’UE pour compenser totalement ou partiellement le retrait du Royaume-Uni ; la volonté (ou non) des autorités budgétaires de continuer à consacrer la même part (environ 39 %) du budget de l’UE à la Pac ; la configuration de la nouvelle Pac (post-2020) qui émergera du prochain processus de réforme.