Ministère
Le budget de l’Agriculture n’échappe pas à la rigueur
Seuls l’enseignement, l’installation, l’élevage et la sécurité sanitaire sont épargnés par les coupes budgétaires.
Le projet de loi de Finances pour l’année 2013 prévoit de doter le ministère de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Forêt de 5 milliards d’euros, soit une baisse de 3 % par rapport aux crédits votés en 2012. Mais le ministre a souligné que malgré «ce contexte difficile», les priorités affichées par le gouvernement en matière d’éducation et de jeunesse seront financés. Ainsi l’enseignement technique et supérieur agricole ressort avec une augmentation de 1,7 % soit une dotation globale de 1,634 milliards d’euros. L’enseignement agricole qui représente la moitié des emplois du ministère bénéficiera de la création de 200 postes de professeurs à la rentrée scolaire 2013, complétés par 30 postes d’auxiliaires de vie scolaire.
Soutien à l’installation maintenu
Le soutien financier à l’installation des jeunes sera maintenu au même niveau que celui de 2012, à travers ses différents outils : DJA, prêts bonifiés, exonérations fiscales et sociales… ainsi que la taxe sur le changement de destination des terres à hauteur de 20 millions d’euros. Au final, 300 millions d’euros seront consacrés à la politique d’installation en 2013 donnant la possibilité d'aider 6 000 installations.
Dans le budget 2013, le ministre s’est engagé également à préserver les crédits dédiés à l’élevage, soit 165 millions d’euros pour la part nationale de la prime à la vache allaitante et 248 millions d’euros pour les indemnités compensatoires de handicaps.
Autre priorité affichée, la compétitivité de l’agriculture avec le maintien de l’exonération des charges patronales pour l’embauche de travailleurs occasionnels, au profit des filières fruits et légumes et viticulture notamment, soit un engagement de 506,8 millions d’euros. En revanche, la mesure d’allègement du coût du travail de l’emploi permanent, promise par l’ancien gouvernement, n’a pu être mise en œuvre en raison de l’opposition de la Commission européenne. Stéphane Le Foll s’est par ailleurs engagé à ce que l’agroalimentaire soit éligible à la Banque publique d’investissement en cours de création.
Les crédits d’intervention sacrifiés
La sécurité sanitaire et la qualité des aliments figurent aussi parmi les priorités du ministère de l’Agriculture avec une augmentation des crédits de 4 %, soit 511,4 millions d’euros. Autre priorité enfin, l’agriculture durable : les dotations permettant d’engager les mesures agro-environnementales sur cinq ans s’élèvent à 47,6 millions d’euros, en hausse de 12%.
Pour financer ces priorités malgré la baisse globale des crédits qui lui sont dédiés, le ministre de l’Agriculture a fait porter l’effort sur les dépenses de fonctionnement. Le ministère et les structures qui lui sont associées (FranceAgriMer, Office national des forêts, Agence de service et de paiement…) réduiront leurs effectifs. Hors enseignement, la coupe porte sur 600 emplois. En outre, les crédits d’intervention du ministère notamment ceux qui transitent par FranceAgriMer sont littéralement sacrifiés.
Un budget improductif pour la Fnsea
«Le discours de François Hollande au Space nous avait rassuré ; ce budget nous inquiète et nous déçoit» ont réagi la Fnsea et les JA après la présentation du projet de budget de l’Agriculture pour 2013. En effet, le Gouvernement a décidé «de sabrer les crédits nécessaires à la modernisation du secteur, aux capacités d’intervention sur les marchés et de promotion de nos production» observe le syndicalisme majoritaire. Quant aux dispositifs d’allègement des charges «ils sont remis en cause» et conjugués aux autres dispositifs concernant les coûts sociaux, «ils vont coûter à la ferme France plus d’un point de revenu», soulignent les deux syndicats.