Le Ceser s’intéresse à la pédagogie des Maisons familiales rurales
Des représentants du Conseil économique social et environnemental régional en visite à la MFR de Beauquesne.
La commission «formation recherche» du Conseil économique social et environnemental régional (Ceser), présidée par Bernard Thuilliez, s’est rendue dernièrement la Maison familiale rurale de Beauquesne pour mieux approcher la pédagogie spécifique de l’institution. Les dix membres de cette commission ont rencontré les élèves et les apprentis, et ont échangé avec des monitrices, des parents d’élèves et d’anciennes élèves.
Nicole Thiret, la directrice, et Caroline Dupuis, monitrice de la MFR, ont souligné le sens de l’accompagnement du jeune dans son projet et la valorisation de ses compétences acquises progressivement. Les parents ont mis l’accent sur la mise en confiance de leur jeune à la MFR et leur engagement aux côtés de leurs enfants par le biais de l’alternance.
Une approche des cours par le vécu
La rencontre avec les jeunes a été le temps fort de cette visite. Chacune et chacun s’est exprimé sur les différents aspects de la vie et de la formation en MFR. En commençant par l’intégration qui se fait le plus souvent au sortir d’une classe de 5ème ou 4ème devant le besoin de trouver une autre façon d’apprendre. Le jeune doit s’adapter à «un établissement où l’on se trouve en nombre restreint chaque semaine avec des règles de vie, le respect du groupe, la politesse, l’écoute en cours, et cela jusqu’à savoir gérer son portable et s’en séparer la nuit». Il n’est pas évident d’admettre l’internat les premières semaines, mais celui-ci devient vite « le socle de la cohésion de groupe et l’occasion de vivre ensemble ou de participer à des animations à l’occasion des veillées ». Au final, l’internat est «apprécié».
L’alternance est vue comme «une véritable aubaine de pouvoir s’exprimer en stage, s’intégrer dans une entreprise, une collectivité et apprendre à travailler».
S’agissant de la pédagogie, les jeunes ont été unanimes à affirmer que l’approche des cours par le concret, par le vécu de ce qu’ils ont éprouvé en stage ou de vivre des cours illustrés par un témoignage extérieur ou une visite leur plaisait beaucoup. Une méthode qui les réconcilie en quelque sorte avec les cours.
Dernier aspect : le projet. Plus de 70 % de l’effectif d’une classe de 3ème dispose déjà d’un projet qu’il est en train de confirmer par les stages. Chaque jeune réalise 24 semaines de stage par année réparties sur trois lieux différents. «En quelque sorte c’est la pédagogie du projet qui ouvre le chemin de l’implication du jeune dans sa voie, sa formation et dans la construction de son avenir et de sa voie professionnelle», commente Nicole Thiret. Une situation qu’elle qualifie de «réconfortante» pour ces jeunes de 15 et 16 ans.
83 % des élèves en sortie positive
Au terme de ces échanges, les responsables de la Fédération des MFR de Picardie ont présenté le réseau régional qui accueille les jeunes dans treize établissements, ainsi que des apprentis rattachés à trois CFA et des stagiaires de la formation continue. 85 % des jeunes ont réussi leur examen de la 4ème au BTS à la session de juin 2012. Et 83 % des élèves ayant quitté les MFR depuis trois ans se trouvent au travail ou en poursuite d’études.
Les responsables de la Fédération régionale ont également souligné l’implication des MFR sur d’autres aspects : la mobilité au niveau européen, l’éveil des élèves en s’inscrivant à différents concours (2012 est l’année du challenge de l’œuvre manuelle), la sensibilisation des étudiants à la coopération internationale qui se concrétise actuellement par des relations avec le Vietnam.
Pierre-André Leleu, directeur régional, a enfin exprimé les préoccupations du réseau. D’une part l’adaptation et l’évolution des formations à l’exemple du BTS SP3S à la MFR de Flixecourt, de l’ADVF à la MFR de Beauquesne et du BPJEPS à la MFR de Songeons. D’autre part le besoin de soutien financier pour la mise aux normes des internats. Sans oublier la demande de création d’un CFA des MFR.