Le coût alimentaire : premier levier pour optimiser la marge brute laitière
Face à l’augmentation du prix des matières premières ces dernières semaines, il est inévitable de connaître son coût alimentaire et de réfléchir à l’adaptation de son système.
Face à l’augmentation du prix des matières premières ces dernières semaines, il est inévitable de connaître son coût alimentaire et de réfléchir à l’adaptation de son système.
Les charges d’alimentation du troupeau de bovins lait représentent 70 % des charges opérationnelles.
Maîtriser son coût alimentaire est une nécessité, d’autant plus dans le contexte actuel. Le tourteau de soja Montoir est, en effet, passé de 320 €/t à 418 €/t entre le mois d’août et le mois d’octobre. Un mois plus tard, au 23 novembre 2020, les cours restent toujours élevés : 419 €/t.
L’un des leviers pour maîtriser ce poste est de renforcer l’autonomie alimentaire. Celle-ci correspond à la capacité de l’éleveur à alimenter son troupeau toute l’année avec des aliments produits sur l’exploitation. Davantage d’autonomie alimentaire ne signifie pas forcément davantage de surfaces. Améliorez la qualité des fourrages produits d’abord ! Voici quatre façons simples d’améliorer la qualité des fourrages.
Voie n°1 : stop au gaspillage
Évitez de gaspiller des fourrages et des concentrés. L’objectif est d’ajuster les quantités de concentrés au plus juste, d’équilibrer les rations et de valoriser au mieux vos prairies. C’est aussi limiter les pertes au silos, tirer de meilleurs rendements et une meilleure qualité alimentaire de vos fourrages. Quelques points d’UFL ou de MAT de perdus, c’est autant de concentré à acheter pour équilibrer la ration. Pour l’herbe, vous chercherez à récolter à des stades plus précoces, afin d’améliorer le rendement et la qualité alimentaire des prairies.
Voie n°2 : valoriser vos prairies
Il ne s’agit pas de faire plus d’herbe mais d’abord de tirer le maximum des surfaces. Souvent décriée parce que plus complexe à conduire, l’exploitation de l’herbe est délaissée ou pas suffisamment optimisée.
En période de pâturage, la ration retrouve des valeurs équilibrées. Cela permet de limiter l’apport de correcteur azoté et énergétique. Pour valoriser au mieux le pâturage, ajustez les surfaces aux besoins des animaux, faites parcourir régulièrement les prairies et respectez le temps de repousse pour pâturer au bon stade et éviter les refus.
Voie n°3 : produire son concentré énergétique
Le prix d’un concentré élève se situe aux alentours de 350 E/t. L’achat de coproduit est également possible, mais attention à sa disponibilité et sa valeur alimentaire. Il est possible de fabriquer son propre aliment fermier à partir de céréales blé ou maïs et à base de protéines soja ou colza (cf. tableau). Afin d’améliorer la concentration énergétique des rations vaches laitières, le maïs grain humide ou épis peut être une solution économique comparé à un aliment du commerce.
Voie n°4 : adapter le système fourrager pour faire face aux aléas climatiques
Depuis plusieurs années, les conditions climatiques limitent le potentiel de rendement des cultures fourragères et impactent les stocks fourragers. Il est donc nécessaire d’adapter son système fourrager : betteraves fourragères ; sorgho ; méteils ; espèces prairiales adaptées (luzerne, sainfoin, etc.).