Aller au contenu principal

Le désherbeur d’Ecorobotix bientôt dans les champs

Grâce à un partenariat d’expérimentation avec le groupe coopératif sucrier Tereos, le concepteur de robots pour l’agriculture Ecorobotix est prêt à lancer la commercialisation d’une solution de désherbage localisé.

Des champs de la ferme d’expérimentation de Tereos à Chevrières (60) aux champs des agriculteurs adhérents de Tereos, «c’est pour bientôt», expliquait en ce début de semaine Jérôme Hary, agriculteur dans le Cambrésis et président de la commission betteraves du groupe coopératif sucrier. Pour David Sergent, directeur du pôle coopérateurs, voir le robot ARA du constructeur suisse Ecorobotix dans des conditions «normales» de désherbage - autrement dit en dehors d’un cadre expérimental -, est «quelque chose d’envisageable pour la campagne 2022». Le robot ARA est, en effet, un outil robotisé de désherbage de la betterave, tracté, et doté d’une rampe de six mètres de large sur laquelle sont installées des buses de traitement espacées de 4 cm.

Pulvérisation de haute précision

C’est grâce à trois caméras à très haute définition et un algorithme de reconnaissance de la betterave que le robot est capable de différencier une betterave d’une adventice, et ainsi d’y appliquer une dose de désherbant. En utilisant cette technique, la réduction de l’utilisation de désherbant peut «monter» jusqu’à 95 %. Cinq ans de collaboration entre l’équipe agronomique de Tereos et Ecorobotix ont été mises à profit. D’un modèle indépendant, se déplaçant seul dans les champs, on est ainsi passé à une version 3 d’un système robotisé capable de désherber jusqu’à 30 hectares par jour, à une vitesse de 5 km/h. Dans la cabine du tracteur qui l’emmène, un écran tactile permet de rendre son utilisation «intuitive et facile», décrit Francis Bazelaire, responsable de la ferme expérimentale de Chevrières, qui a conduit les essais en 2021. 

Lors de cette campagne, l’utilisation du robot ARA devrait permettre de faire l’économie de deux passages de désherbant chimique «en plein». À mesure que la qualité du système vidéo s’améliorera, «on peut s’attendre à un stade d’intervention plus tôt», prédit
M. Bazelaire. Aujourd’hui, le fait de ne pouvoir l’utiliser qu’à partir du stade 2-4 feuilles et sa cuve de 170 litres en font bien un outil de désherbage alternatif.

Moins d’intrants  pour désherber

Quant au prix de l’équipement, il est encore tenu secret. Pour Ecorobotix, l’heure est en effet à trouver des distributeurs pour en assurer la commercialisation. Avec Tereos sur les rangs ? «Le rôle d’une coopérative comme la nôtre est d’être un moteur de développement au service de nos adhérents, pas forcément de commercialiser des outils», explique Jérôme Hary. «Il faut avoir un certain nombre d’hectares à travailler pour que ce soit intéressant, mais on peut tout à fait penser que ce genre de robot intéresse des entrepreneurs, des Cuma…» Mais l’agriculteur qu’il est, déjà adepte du désherbage localisé, est en tous cas enthousiaste : «Les démonstrations auxquelles j’ai pu assister m’ont impressionné. Il y a beaucoup de choses expérimentées en agriculture, mais avec cette solution, on est dans le concret (…) La question du désherbage est de toute façon primordiale dans la recherche et de productivité et de compétitivité, dans un contexte où on nous demande d’utiliser de moins en moins d’intrants.»

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Christophe Boizard a engagé sa réflexion autour du développement de son atelier laitier plusieurs années en amont  de sa réalisation.
Élevage laitier : sept ans de réflexion pour ne pas se tromper

Dans un secteur où les cultures entrent en concurrence directe avec l’élevage, Christophe et Caroline Boizard sont «…

Selon les auditeurs, financer la modernisation des équipements d’irrigation a pour conséquence une augmentation  des superficies irriguées.
L’irrigation dans le viseur de la Cour des comptes européenne

Dans un travail portant sur l’adaptation de l’UE aux phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents, la Cour des…

Des Picards têtes d'affiche du All star game de la pêche à Amiens

Ces 2 et 3 novembre a lieu le Sipac (Salon international des pêches aux coups) à Mégacité à Amiens. Le All star game ouvre le…

Joël Wissart et Laurence Benoît veulent céder leur entreprise Le Prince Mulard à quelqu’un qui voudra perpétuer le savoir-faire d’exception. Ils sont prêts à l’épauler pour cela.
Le Prince Mulard cherche son repreneur

Le 14 novembre à Péronne aura lieu un Farm’dating, qui permet à des agriculteurs-cédants et à des candidats à la reprise ou à…

Saint-Hubert
Le jour de Saint Hubert, tout un symbole pour les chasseurs français

Le 3 novembre, les chasseurs de toute la France honorent la fête de la Saint-Hubert, une journée emblématique en l’honneur de…

Fécule : l’aide couplée revalorisée

Dans un communiqué de presse du 24 octobre, l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) se félicite de la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde