Le lycée de la Haute-Somme se dote d’un pôle équestre inédit
Le lycée agricole de la Haute-Somme concrétise son projet
de pôle équestre au site de Péronne, en partenariat
avec la Communauté de commune.
La seule installation du genre en France.
Un centre équestre flambant neuf, avec des équipements et une cavalerie adaptés aux formations dispensées au lycée agricole de la Haute-Somme, à quelques centaines de mètres du site de Péronne. Voilà plus de cinq ans que ce projet ambitieux est dans les esprits de chacun. Il devrait être réalisé d’ici trois ans.
«Un pôle équestre serait un formidable atout pour notre enseignement», explique Alexandra De Le Vallée, directrice de l’EPLEFPA (établissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole) de la Haute-Somme. Actuellement, l’établissement est divisé en deux sites, à Péronne et Ribemont-sur-Ancre, où les élèves de CAP palefrenier-soigneur, de bac pro CGEH (Conduite et gestion de l’entreprise hippique) et de BPJEPS mention équitation (moniteurs d’équitation) sont formés. «Mais nous n’avons pas d’installations à nous. Nous avons développé des partenariats avec des centres équestres privés. Cela implique des contraintes de transport et la difficulté de répondre aux exigences des formations.»
Un équipement structurant pour le territoire
L’idée est donc la suivante : construire un pôle équestre et regrouper l’ensemble des formations à Péronne. Il s’agit d’un projet commun avec la Communauté de communes de la Haute Somme, qui porte la construction de ce centre équestre. Deux écuries de vingt boxes chacune, stabulations, manège de 30 x 60 m, carrière de 60 x 80 m, rond de longe, logement de fonction, sanitaires, vestiaires, douches, bureau et salle de formation, hangar à fourrage, fumière, paddock… Le tout sur une parcelle de 5 ha, devrait voir le jour d’ici à 2020. Coût total : 2 584 000 €, dont un peu plus de 30 % financés par la région, une part similaire de la Communauté de communes, 640 000 € du Département et 280 000 € de l’Etat.
«Cette structure permettrait de dynamiser le territoire, parce qu’en plus de contribuer à la professionnalisation de la pratique équestre, le grand public pourra aussi en profiter», assure Eric François, président de la Communauté de communes. Le centre équestre serait en fait confié à un gérant, en délégation de service public. «Celui-ci serait locataire des murs, et la Région contribuerait à la rémunération des activités du lycée.» Le gérant pourrait donc développer une activité de centre équestre, tout en répondant au cahier des charges des besoins du lycée. Un appel d’offre va être lancé.
Travaux d’ampleur au site de Péronne
Pour regrouper à Péronne les 85 élèves, la trentaine d’enseignant et la quinzaine de formateurs de Ribemont-sur-Ancre, il va également falloir effectuer des travaux d’ampleur. «Surtout que les deux cents élèves et leurs enseignants et formateurs, à Péronne, sont déjà à l’étroit», précise Alexandra De Le Vallée. Un chantier à 8 ou 9 millions d’euros, pour trois ans de travaux, financé par la Région.
Il s’agirait d’agrandir l’internat, d’une capacité d’accueil de 40 personnes aujourd’hui, à 90 places. La restauration serait elle aussi revue, ainsi que la partie administrative, le plateau technique pour les services aux personnes et la construction de nouvelles salles de classe.
Pour cela, il sera nécessaire de rénover le bâtiment principal et de construire une aile supplémentaire. Les préfabriqués disposés en urgence, pour répondre au manque de place actuel, seront supprimés. La directrice espère que les travaux seront terminés en 2021. «Le projet à été mis en stand-by lors de la fusion du Nord - Pas-de-Calais et de la Picardie en grande région. Mais les choses avancent enfin. Le projet a été adopté lors de la séance plénière du 16 octobre.» Que deviendront les locaux de l’antenne de Ribemont-sur-Ancre ? «Ils appartiennent au Conseil régional, qui doit mener une réflexion au sujet de leur avenir.»
Le pôle équestre, en chiffres
21
Parmi la quarantaine de chevaux qui occuperont les boxes, 21 seront utilisés par le lycée. Ces chevaux devront être d’une qualité suffisante pour former les futurs moniteurs d’équitation. Ils pourront être utilisés par le centre équestre, pour les cours au grand public, les week-ends et pendant les vacances scolaires.
2 584 000 €
C’est le montant total de ce projet. 800 000 € seront à la charge de la Communauté de communes de la Haute Somme. «Un emprunt est nécessaire, mais la contribution de la Région pour les formations et la location des murs au délégataire permettront d’amortir le coût», explique le président, Eric François.
3
Trois formations de la filière équine sont dispensées au lycée agricole de la Haute-Somme : le CAP palefrenier-soigneur, en deux ans, le bac pro CGEH, en trois ans, et le BPJEPS mention équitation, en un ou deux ans. «Ce pôle équestre sera un partenariat privilégié, très structurant pour l’établissement, puisqu’il sera aussi une base de travail pour les autres formations, qui participeront à l’organisation de manifestations, par exemple», explique la directrice.