Le marché des terres agricoles dans une dynamique haussière
La FNSafer vient de rendre publique son analyse sur les évolutions du prix du foncier rural en 2013. Tour d'horizon.
Lors de la présentation des nouvelles statistiques concernant les prix du marché foncier rural pour 2013, la FNSafer a relevé trois grand faits majeurs : le prix des terres et des prés est en hausse ; celui des vignes et des forêts se stabilise et enfin, il existe une baisse des prix des biens sous influence urbaine (combinaison du repli des prix des maisons à la campagne et de la première inflexion depuis 15 ans du prix des terrains constructibles). Par ailleurs, si la baisse de la pression foncière urbaine est réelle, elle reste cependant à un niveau soutenu explique la FNSafer. Enfin, l'accès à l'exploitation agricole se fait de plus en plus par achat de parts sociales peut-on lire dans la présentation de la FNSafer.
Volumes et prix
Les principaux points mis en avant par la FNSafer concernant les prix et volumes des marchés fonciers ruraux sont les suivants : les valeurs de cession sont en baisse ou stables sur chacun des segments de sous-marché (maisons à la campagne, urbanisation, agricole, forêts-landes-friches et étangs et enfin espaces résidentiels et de loisirs non bâtis) par rapport à 2012 ; les ventes en démembrement de propriété suivent deux directions : baisse des ventes d'usufruits et augmentation des ventes de nue-propriété ; on constate aussi de grandes divergences entre les sous-segments de marché sur une période longue (1997-2013) concernant la valeur en francs puis euros constants.
Au final, ce que l'on peut retenir, c'est que le prix de l'hectare de terre et de pré libre s'échangeait en moyenne à 5 750 euros en 2013, en hausse de 6,2 %. La hausse est plus marquée dans les secteurs d'élevage. L'hectare de terre et pré libre coûte 6 670 euros en zone de grande culture, 5 710 euros en zone de polyculture-élevage et 4 400 euros en zone d'élevage bovin (en euros constants par hectare et sur vingt ans). Il existe aussi de disparités régionales assez fortes, selon une répartition en trois tiers (au-dessus du Bassin parisien, entre le Bassin parisien et l'Auvergne et au sud de l'Auvergne).
Du côté des terres et prés loués, la FNSafer fait remarquer que «la hausse se poursuit à un rythme soutenu, de + 4,3 % à 4 240 euros par hectare». Sur ce segment, le rendement locatif brut moyen ressort à 3,2 %.
Vignes et forêts
Le rapport 2013 sur les prix du foncier rural fait apparaître une stabilisation des prix dans les zones de vignes AOP et d'une progression hors AOP. Au final, la progression est de + 9 % en trois ans. Un hectare de vigne AOP coûte 131 600 euros en 2013 contre 12 100 euros hors AOP. Cependant, il existe aussi une «dispersion importante des prix entre les appellations». Les écarts par région d'appellation vont de plus 1, 1 million d'euros l'hectare à moins de 11 000 euros.
Concernant la forêt, on constat en 2013 une stabilisation du prix avec une très légère progression de 1,6 % en moyenne à 3 990 euros l'hectare. Le principal fait caractérisant ce marché est l'importance des transactions concernant les petites surfaces versus le fort ralentissement des grandes surfaces.
Campagne et urbain
Le marché des maisons à la campagne connaît une baisse des prix et une augmentation du nombre de ventes. Fait marquant : les acquéreurs rajeunissent. À l'autre bout du segment, le marché de l'urbanisation connaît lui aussi une certaine baisse, notamment en matière des surfaces urbanisées dans un niveau cependant «toujours significatif». L'effet crise qui se prolonge pèse sur ce segment. On relève une première inflexion du prix des terrains à bâtir et une diminution de la surface moyenne du lot bâti.
Prix des forêts
L'indicateur du marché des forêts en 2013 est paru le 20 mai dernier. Quelques chiffres : le prix des forêts a progressé de + 1,6 % l'an passé après une baisse de 1,5 % en 2012. En moyenne, l'hectare forestier coûte 3 990 euros mais il existe une grande diversité selon les biens et les régions. On note plutôt une hausse dans les régions Est et Ouest et une stabilité dans le Nord-Bassin parisien. Les transactions ont progressé, en termes de nombre, de 1,8 % par rapport à 2012 et de 12,5 % comparés à 2009. En 2013, 106 500 hectares ont été échangés pur une valeur de 954 millions d'euros. Les transactions sur les petits biens (de 1 à 10 hectares) continuent leur progression alors que celles sur les surfaces supérieures à 100 hectares sont en net recul.
On peut commander l'indicateur sur www.le-prix-des-terres.fr