Le mouton : un élevage à relancer dans le Nord-Est de la France
La conjoncture est favorable : la coopérative les Bergers du Nord-Est veut augmenter le cheptel de brebis de 10 000 têtes d'ici trois ans.
complémentarité en termes de travail et interactions entre les deux productions forment un trio gagnant.
Une consommation en hausse, une diminution de la concurrence étrangère, un déficit de production en France, une image positive, des prix en hausse qui tendent à se confirmer dans le temps, une filière structurée, une politique d'aides favorable, sont autant de facteurs propices pour accompagner un plan de relance de la production. C'est en tout cas ce qu'ont affirmé les responsables de la coopérative des Bergers du Nord Est le 21 juin à Laon lors de la journée «développement de la production ovine dans le nord-est de la France». Philippe Fouilliard, directeur de la chambre d'agriculture de l'Aisne, a insisté sur la bonne image de la filière ovine tant vis-à-vis de l'opinion publique, des consommateurs qu'en matière d'environnement. «Vous pouvez également vous appuyer sur les compétences des Bergers du Nord Est qui ont su investir dans la filière et développer des relations contractuelles avec des GMS et la grande distribution» a-t-il rappelé, insistant par ailleurs, sur la chance d'avoir un abattoir moderne à Laon (42 000 animaux y sont abattus actuellement, mais la capacité peut être augmentée).
Créer de nouveaux ateliers
Les responsables des Bergers du Nord Est entendent augmenter le cheptel de brebis de 10 000 têtes d'ici trois ans sur les dix départements dont la Somme que couvre la coopérative. Comment ? En créant de nouveaux ateliers de production ou en agrandissant des élevages déjà existants. Catherine Delvalle, conseillère ovine à la chambre d'agriculture de l'Aisne, a détaillé les différents systèmes de production. «Les ovins peuvent être produits sur toutes les zones en système herbager seul ou en complément de bovins, en système semi-bergerie- prairie permanente et/ou cultures dérobées et en système bergerie intégrale qui concerne plutôt les exploitations céréalières». Quels sont les candidats potentiels pour la production ovine ? «Les jeunes qui s'installent, les agriculteurs en quête d'une diversification, en particulier les céréaliers par rapport aux avantages agronomiques de la production. La production d'ovins peut également valoriser une maind'oeuvre disponible, un retour de l'épouse sur l'exploitation, des surfaces en herbe/cultures dérobées ou des bâtiments d'élevage existants. Enfin, certains éleveurs peuvent convertir les bovins viande ou lait en ovins et d'autres peuvent agrandir leurs élevages» a commenté Thierry Vroman.
Une communication active
Pour faire connaître la production ovine, des portes ouvertes sur les dix départements «Bergers du Nord Est» seront organisées dès l’automne 2012, tout comme des réunions d’informations auprès des lycées agricoles et des partenaires des éleveurs. Et la présence sur les manifestations d’élevage sera renforcée. Des plaquettes d’informations seront éditées et les personnes intéressées pourront se renseigner sur le site www.jedeviensberger. com avec des supports de cours, des annuaires de parrainage, des organisations professionnelles et un guide d’installation. «Les clés de la réussite du plan de relance passeront par une communication active et positive de tous les partenaires des éleveurs, le rassemblement des forces humaines et l’appui des pouvoirs publics» a conclu Jean-François Potel, président des Bergers du Nord Est. Une PAC forte, moins de contraintes administratives, une plus grande technicité, des prix rémunérateurs, et l’installation de nouveaux éleveurs seront les ingrédients nécessaires pour relever ce défi…
Les bergers du Nord Est
La coopérative ovine dont le siège social est à La Vallée au Blé (Aisne) regroupe 350 éleveurs sur dix départements. Elle possède quatre centres de rassemblement : Ville en Vermois (Meurthe-et- Moselle), Pauvres (Ardennes), La Vallée au Blé et Bonnières (Pas-de-Calais).
Elle a commercialisé 55 852 animaux en 2010, 56 700 en 2011. Pour 2012, les prévisions sont de 80 000.
56 % de la production se fait en système bergerie, 36 % en système plein air et 8 % en mixte.
Activité agneaux de boucherie par région (prévisions 2012) : Nord- Pas-de-Calais : 7900, Picardie : 23 600, Champagne Ardenne : 15 500, Lorraine : 21 300.
Le marché se répartit entre les bouchers et chevilles : 20 % en 2011, la grande distribution : 35,8 %, les transformateurs : 16,8 %, les autres abattoirs : 24,9 % et les divers, musulmans… : 2,5 %.
La coopérative conseille ses adhérents, fournit du matériel d’élevage et des compléments nutritionnels, propose un programme sanitaire d’élevage et s’implique dans le progrès génétique. «Notre but, c’est bien de rémunérer au maximum les produits de nos adhérents en maîtrisant toute la chaine de la production à la commercialisation en passant par l’abattage», souligne le vice-président Benoît Lévêque.