Le point sur la saison de reproduction de 2017
Des résultats moins bons que prévus.
Le littoral picard présente des espaces privilégiés qui permettent aux oiseaux d’eau d’assurer leur reproduction en toute quiétude. Les espèces sont très nombreuses à nicher dans ces milieux préservés. Mais l’année 2017 a été marquée par une faible pluviométrie : 540 mm au printemps 2016 contre 300 mm cette année. Outre ce facteur qui a entraîné un assèchement précoce des mares, engendrant un nombre de sites de reproduction beaucoup plus faible que les années passées, les nuits de gel d’une semaine en avril ont anéanti les premières couvées d’anatidés de l’année.
En effet, les températures plutôt douces de cette année 2017 ont permis d’initier les premières pontes de l’année en février conduisant aux premières éclosions de canard colvert autour de la deuxième décade de mars. Les éclosions se sont alors succédées. Les couvées, dont l’âge des canetons était de moins de deux semaines au moment des nuits de gel, ont subi une forte mortalité allant jusqu’à décimer la totalité de la couvée. Les jeunes anatidés se nourrissant exclusivement d’insectes. Conséquence : le gel a raréfié les ressources alimentaires disponibles et indispensables à la survie des canetons.
La majorité des couvées des autres espèces d’anatidés nichant sur le littoral picard sont apparues après cet épisode de gel, optimisant les chances de survie de ces jeunes. Les éclosions se sont produites principalement entre la mi-mai et la mi-juin pour le canard souchet et le Fuligule milouin.
Forte présence de canards souchet
Cette année est marquée par une forte présence de nichées de canards souchet, principalement dans les mares de Hâble d’Ault (Cayeux-Sur-Mer) et des Bas-Champs, au sud de la Baie de Somme. Au contraire, très peu de couvées de Fuligule morillon, milouin et Sarcelles d’été ont été observées sur le littoral. Par contre, le parc ornithologique du Marquenterre a enregistré plusieurs couvées de canard chipeau, un record pour ce site. De nombreuses pontes de remplacement, après l’échec des premières pontes, ont été constatées sur le littoral picard.
Parmi les autres espèces, on peut citer la bonne reproduction de l’Avocette élégante, à la réserve de Grand-Laviers, au Hâble d’Ault et dans la réserve naturelle de la Baie de Somme, ainsi que la présence de près de trois cents couples de Sterne caugek au Hâble d’Ault, un effectif record pour le site et la Baie de Somme, avec un exceptionnel succès à l’envol. On note aussi une bonne présence des limicoles sur nos estuaires picards. Les migrations sont déjà constatées.
Les conditions météorologiques de cette année 2017 ont fortement influencé le succès reproducteur, le rendant très faible pour les couvées nées en mars et avril. La prédation et les dérangements d’origine anthropique restent toujours des facteurs influençant le cycle de reproduction, de l’établissement du nid à l’envol des jeunes.
Il est important de souligner que les individus prédateurs des nids et des couvées sont le fait d’individus spécialisés, cigogne blanche, héron cendré, mouette rieuse…La compétition entre espèces et l’apparition de ces comportements sont de plus en plus observés ces dernières années.