Le président de Cristal Union s’interroge sur la reprise des pulpes
Lors d’une table ronde sur les énergies renouvelables le 6 septembre, à la foire de Châlons, Olivier de Bohan, président de Cristal Union, a expliqué sa stratégie de décarbonation de son groupe, évoquant notamment la problématique qui se pose, selon lui, concernant les pulpes, de plus en plus reprises par les adhérents. En effet, rappelle-t-il, si la coopérative a pour mission de valoriser au mieux les produits agricoles livrés par les agriculteurs, le secteur de la betterave a une spécificité : l’agriculteur apporte ses betteraves et il a la possibilité de récupérer sa pulpe. Et ce qui n’est pas repris par les agriculteurs est déshydraté dans les usines de déshydratation et commercialisé par le groupe sucrier. Les unités de déshydratation de luzerne équilibrent ainsi leurs comptes grâce à la déshydratation de pulpes qui écrasent ainsi leurs charges fixes. Problème, de plus en plus d’agriculteurs récupèrent leur pulpe non pas pour l’utiliser en alimentation animale, mais pour la méthaniser. Or, la coopérative est en pleine phase d’investissement pour atteindre la neutralité carbone, et voit ainsi une source de verdissement s’envoler. «Nous ne sommes pas sûrs d’atteindre la neutralité carbone en 2050, s’inquiète-t-il. Ce serait plus d’un milliard d’euros d’investissements sans pour autant être sûr de l’atteindre. Nous nous questionnons : quand un agriculteur amène sa betterave et récupère sa pulpe pour la mettre dans un méthaniseur, aurions-nous la possibilité de le compter dans notre bilan carbone et de récupérer les certificats ? Ou doit-on investir nous-mêmes dans des méthaniseurs pour améliorer notre bilan carbone ? C’est une vraie question.» Celle-ci qui risque de passionner la plaine betteravière.
N. O.