Le Sommet du Végétal 2015 sous le signe de la liberté d’entreprendre
Les producteurs de céréales et d’oléo-protéagineux prônent un modèle de production responsable et profitable à tous.
Pour l'édition 2015 du Sommet du Végétal, le congrès commun de l’Agpb, de l’Agpm et de la Fop organisé sous l’égide d’Orama les 11 et 12 février à Mont-de-Marsan, les producteurs de céréales et d’oléo-protéagineux mettent cette année l’accent sur la liberté d’entreprendre.
Pour Philippe Pinta, président d’Orama, qui s’exprimait devant la presse le 6 février, «libre d’entreprendre» signifie «la possibilité de produire plus, de produire mieux». «Ce que nous défendons», a-t-il poursuivi, «c’est le modèle de l’intensification soutenable. Un modèle respectueux de l’environnement et qui permet aux producteurs français de grandes cultures d’affronter leurs concurrents européens aux structures d’exploitation bien plus importantes que les leurs. Bref, un modèle de production responsable et profitable à tous».
Les dirigeants attendaient des éclaircissements de Stéphane Le Foll, qui est intervenu en clôture de l'évènement. Le ministre de l’Agriculture est d’abord interpellé sur la subsidiarité dans l’utilisation des paiements PAC : «Nous voulons qu’elle n’aille pas plus loin en 2017», a rappelé Philippe Pinta : «en 2016, la France va prélever 29 % des crédits de son enveloppe des paiements de base et paiements verts, destinée à des versements sur tous les hectares (ha), pour les affecter à d’autres types de paiements, concernant très peu les exploitations de grandes cultures. En Allemagne, ce sera seulement 12 % et en Angleterre 13 %». Orama a calculé que les paiements de base et paiements verts représenteront en 2019, 256 €/ha uniformément en Allemagne et seulement 171 €/ha en moyenne dans l’Hexagone.
Deuxième revendication portée auprès du gouvernement : voir aboutir une décision «réaliste» de mise en œuvre de la mesure agro-environnementale (MAE) zones intermédiaires grandes cultures dont Stéphane Le Foll avait accepté le principe. «Dans l’état actuel, la mesure est inapplicable», a expliqué Gérard Tubéry, président de la FOP. «Les bases IFT (indicateur de fréquence de traitements) sont erronées. Il faut partir des données du terrain fournies par les chambres d’agriculture et les centres de gestion», a-t-il ajouté.
Orama attend également le feu vert du ministère de l’Agriculture, mais surtout de la Commission européenne de Bruxelles, pour que le mulching soit assimilé à une rotation dans les régions où la monoculture du maïs est une pratique courante.
Enfin, les producteurs de céréales et d’oléo-protéagineux espèrent des améliorations du dispositif de déduction pour aléas (DPA) voté par le Parlement fin 2014 et souhaitent préserver l’intérêt de l’assurance climatique en grandes cultures.