Le verdissement de la Pac attaqué de toute part
L’Allemagne veut que les surfaces d’intérêt écologique soient limitées à 3,5%.
L’introduction par les chefs d’État et de gouvernement, dans leur accord sur le budget européen pour la période 2014-2020, d’une disposition limitant la portée des zones d’intérêt écologique, qui devront être «mises en œuvre d’une manière qui n’impose pas que les terres en question soient retirées de la production et qui n’entraîne pas de pertes injustifiées de revenus des agriculteurs», montre à quel point le verdissement de la Pac est menacé.
La chancelière allemande, Angela Merkel, qui a œuvré pour que cette précision soit ajoutée au texte, voudrait que les surfaces d’intérêt écologique soient limitées à 3,5% (soit à peu près la moyenne actuelle dans les pays de l’UE) au lieu des 7% proposés par la Commission de Bruxelles. Le commissaire européen à l’agriculture, Dacian Ciolos, a réagi, soulignant qu’il faudrait se montrer vigilant pour que le verdissement reste «crédible avec des bénéfices environnementaux avérés».
Dans les négociations qui s’annoncent, la Commission va devoir défendre âprement ses propositions de verdissement car il est peu probable que les ministres de l’Agriculture reviennent sur ce qu’ont décidé les chefs d’État et de gouvernement. Et le vote de la commission de l’agriculture du Parlement européen ne va pas non plus dans le sens d’une Pac plus verte. Si elle veut préserver le verdissement, mesure phare de sa réforme, Bruxelles va devoir chercher des alliés au Parlement pour que le vote en plénière renforce sa position de négociation. Mais peut-être que l’essentiel est ailleurs : le principe du verdissement a d’ores et déjà permis de préserver un budget conséquent pour la Pac.