Légumes de conserve et surgelés : enrayer une dégradation menaçante
La production, les fabrications et la consommation de légumes de conserve et surgelés diminuent.
A l’occasion de leur assemblées générales respectives, le 18 juin, l’interprofession des légumes en conserve et surgelés (Unilet), l’AOP nationale des légumes à destination industrielle (Cenaldi) et la Fédération des industries d’aliments conservés (Fiac) ont dressé un bilan globalement négatif de l’exercice 2013.
Le nombre de producteurs, 3 910, a diminué de 125 par rapport à 2012, atteignant le plus bas niveau depuis 1999. Pour la deuxième année consécutive, les surfaces consacrées à ces cultures, 65 200 ha, sont en recul (-2 % sur 2012). La production de légumes destinés à l’appertisation et à la surgélation 834 000 t, a régressé en 2013 de 1 % par rapport à 2012 et de 2 % par rapport à la moyenne 2008-2013. Les fabrications, 603 000 t ont diminué de 5 % pour les conserves mais ont progressé de 2 % pour les surgelés, 375 000 t, pour un résultat global à peine maintenu, de 978 000 t. Enfin, la consommation des ménages stagne et les utilisations en restauration diminuent.
La relance de la consommation fait partie des défis que l’interprofession se propose de relever. La désaffection des consommateurs ne touche pas que la conserve, mais aussi les légumes frais. Elle est surtout sensible chez les jeunes, notamment les enfants où un effort de communication et d’éducation auprès de ces générations est jugé nécessaire. C’est pourquoi la conserve participe au programme de distribution de légumes dans les écoles.
Pour un Etat facilitateur
Le maintien de l’organisation économique du secteur, fondée sur une politique de filière est l’une des préoccupations majeures de la profession. A ce propos, l’obligation d’apport total de la production d’une OP au transformateur, prévue par l’OCM fruits et légumes, est inadaptée au fonctionnement de la politique contractuelle de la filière, fixant par avance entre l’OP et un ou plusieurs utilisateurs les volumes à livrer.
Corinne Orzechowsky, déléguée aux industries agro-alimentaires au ministère de l’Agriculture le reconnaît volontiers. Même convergence de vue avec la filière s’agissant de la surinterprétation nationale des mesures décidées par Bruxelles en matière d’environnement et de protection des cultures, à l’origine de distorsions de concurrence avec nos partenaires européens. Ici la représentante du ministère convient que «la France doit cesser d’ajouter des normes aux normes européennes communes».