Légumes de plein champ bio : des opportunités pour la région
Une vingtaine de producteurs étaient réunis à Arras,
à l’invitation de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais, pour une journée de formation sur la conduite en bio des légumes d’industrie. Cette journée associait les compétences de l’Unilet.

En région Hauts-de-France, les légumes de plein champ représentent en agriculture biologique une opportunité de développement. Ce mode de production exigeant intéresse désormais les opérateurs économiques, qui misent sur les potentialités agronomiques locales et la capacité d’adaptation des agriculteurs pour répondre à la demande des marchés.
Sur un marché français de 30 000 ha de pois de conserve, moins de 1 % seraient cultivés en agriculture biologique. Cette démarche a engagé les conseillers techniques des chambres d’agriculture à suivre les premiers producteurs sur cette dernière campagne.
Les questions techniques majeures
Produire du pois en agriculture conventionnelle, «cela fonctionne quatre années sur cinq». La rentabilité se juge en tenant compte de cette année difficile, qui s’explique très souvent en raison du climat. La protection des cultures par les solutions chimiques en végétation représente un levier important en raison du niveau d’exigence sur la qualité. En agriculture biologique, le cahier des charges laisse une possibilité limitée pour recourir à des solutions naturelles.
Pour Laurent Nivet, cette recherche de solutions alternatives, y compris en bio, est une voie à ne pas négliger. Ainsi, la maîtrise du sclérotinia, maladie rencontrée fréquemment sur les légumes et notamment le haricot, dispose d’un moyen d’efficacité reconnue avec l’utilisation du champignon Coniothyrium minitans (Contans WG). Les progrès viennent également de la sélection, qui permet de fournir sur pois, des variétés tolérantes au mildiou. Ils devraient utilement être renforcés.
La délicate gestion du désherbage
Les suivis de parcelle et une enquête auprès de douze producteurs en 2017 ont permis de mesurer les principaux enjeux de maîtrise des adventices dans les cultures de pois et haricots. Pour les deux espèces, les interventions avant la levée, et au plus près de la levée des cultures, se révèlent déterminantes.
La houe rotative et la herse étrille ont pu être passées, entre trois à cinq passages, à la faveur d’un printemps plutôt favorable. A la récolte, la maîtrise de l’enherbement explique le potentiel de rendement des cultures.
Co-construire des itinéraires techniques
Cette journée a permis de faire un point entre les connaissances nombreuses apportées par l’Unilet et les questions auxquelles sont confrontés les producteurs en agriculture biologique. La recherche de solutions pour conforter des itinéraires techniques passe par la mutualisation des compétences. Une approche des résultats techniques 2017 révèle la variabilité importante des rendements entre agriculteurs au sein d’une même région.
Adopter des conduites basées sur un démarrage rapide des cultures constitue pour le mode de production biologique une première garantie. Le soin apporté au semis et à sa préparation est déterminant et conditionne la réussite du désherbage mécanique. Au-delà, le suivi des parcelles, qui se poursuivra en 2018, permettra de prolonger l’acquisition de références indispensables pour déterminer des itinéraires techniques plus solides.
Une formation légumes de plein champ en janvier
Les 24 et 31 janvier 2018, une nouvelle formation est programmée par les Chambres d’agriculture de la Somme et de l’Oise. Au programme : les principaux légumes racines cultivés en agriculture biologique dans les Hauts-de-France (pomme de terre, carotte, oignon), le témoignage d’un producteur et la prise en compte des aspects d’organisation matérielle autour du légume biologique. Elle se déroulera le 24 janvier à Amiens, puis le 31 à Beauvais. Si vous êtes intéressés pour y participer, vous pouvez contacter Pierre Menu au 06 86 37 56 45 ou vous inscrire depuis notre site portail http://www.hautsdefrance.chambres-agriculture.fr/detail-de-la-formation…