Légumes : l'expérimentation au cœur du développement
Démonstrations, présentation de matériels, visites des essais… Le Pôle légumes région Nord (PLRN) a ouvert ses portes aux agriculteurs la semaine dernière. L’occasion de dévoiler ses derniers travaux.
Choux-fleurs, choux, oignons, poireaux, ail, carottes, courges, salades. Les axes d’expérimentation de la station régionale sont variés et concernent les légumes de plein champ destinés au marché du frais. La région en compte environ 3 000 ha et possède une grande diversité de système de production : du spécialiste au maraîcher multiproduits. La filière - exposants (40 stands), techniciens et producteurs - était réunie le 6 septembre, au Pôle légumes région Nord (PLRN) de Lorgies (62), à l’occasion d’une journée technique.
«Anticipation et adaptation»
La recherche de compétitivité et l’appui technique des producteurs sont les deux principales missions des équipes du PLRN. «Ces notions sont intégrées dans l’ensemble des trente-cinq essais que nous avons mis en place cette année, indique Dominique Werbrouck, directeur de la station. Ils sont divisés en quatre catégories : suivi des variétés, protection (méthodes alternatives, stratégies globales), conduite culturale (fertilisation, test de couverts végétaux…) et amélioration de la qualité des produits.»
Plusieurs années sont en général nécessaires pour aboutir à des conclusions. «Nos expérimentations tentent de répondre aux préoccupations actuelles, tout en s’intéressant de plus en plus à l’évolution des pratiques, poursuit le dirigeant. Les vecteurs anticipation et adaptation sont très importants.» Ainsi, le PLRN a mis en place une expérimentation dédiée au dispositif Ecophyto. Plusieurs essais tiennent aussi compte de la biodiversité et de l’environnement, comme le projet «Bio4safe».
Quatre pays unis autour des biostimulants
Afin de mener à bien ses actions le PLRN collabore avec un certain nombre de partenaires pour conduire des études communes. La dernière en date est un programme de recherche transfrontalier (interreg) «Bio4safe». «Il s’intéresse à l’utilisation efficace des ressources hydriques et fertilisantes en maraîchage et horticulture», explique Dominique Werbrouck.
Cinq biostimulants d’origine marine vont être évalués en fonction de la réaction des plantes au changement de fertilisation et d’irrigation. Une base de données et des outils de pilotage innovants pour ajuster les apports hydriques et de fertilisants seront réalisés, de même qu’une étude de marché sur le développement des filières de production d’algues. «L’objectif est d’établir un protocole européen standardisé pour mesurer l’efficacité des biostimulants, résume le directeur. Nous allons lier recherche expérimentale et appliquée.»
Huit structures différentes issues de quatre pays (France, Belgique, Pays-Bas et Royaume-Uni) participent au projet. Chacun d’eux travaille sur des cultures différentes avec les mêmes biostimulants : surfinia et hydrangea (B), chrysanthèmes et tulipes (NL), fraise (UK) et tomate (F). Les travaux vont durer quatre ans.