Les bonnes performances du groupe Avril
Lors d’une conférence de presse le 19 avril, le groupe agroalimentaire Avril a présenté ses résultats financiers pour l’année 2022. Tous ses secteurs d’activité
sont en hausse, avec, à la clé, un chiffre d’affaires et un résultat net en hausse. Les perspectives pour 2023 s’annoncent moins sereines.
Lors d’une conférence de presse le 19 avril, le groupe agroalimentaire Avril a présenté ses résultats financiers pour l’année 2022. Tous ses secteurs d’activité
sont en hausse, avec, à la clé, un chiffre d’affaires et un résultat net en hausse. Les perspectives pour 2023 s’annoncent moins sereines.
Le groupe Avril, qui fête cette année ses 40 ans d’existence, est parvenu, au cours de l’année 2022, a affiché un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros (Md€) en augmentation de + 32 % par rapport à celui de 2021. Le directeur général, Jean-Philippe Puig, explique cette croissance par la bonne performance des quatre secteurs que couvre le groupe : la première transformation (huiles, protéines, énergies renouvelables…), la grande consommation (produits de table, Lesieur, Puget, hygiène…), les produits et services (nutrition animale avec Sanders notamment) et les ingrédients de spécialité, en particulier l’oléochimie dans laquelle Avril est leader européen. Cette progression du chiffre d’affaires s’explique par la hausse du prix des matières premières et un contexte économique mondial inédit. Avec l’interdiction des huiles de palme et de soja dans les biocarburants et la guerre en Ukraine, le prix des produits végétaux (colza notamment) s’est envolé, si bien que le biocarburant produit par le groupe, Oleo 100, «s’est vendu plus cher que le biodiesel standard», a expliqué Aymeric Mongeaud, directeur administratif et financier. C’est aussi parce que le groupe a anticipé les tensions sur les matières premières qu’il a pris «une bonne position sur les marchés pour couvrir et sécuriser tous ses approvisionnements. On a ainsi pu livrer nos clients», a-t-il ajouté. Les bonnes performances d’Avril s’expliquent aussi par une maîtrise des coûts et la bonne tenue des ventes de produits à forte valeur ajoutée. «Le groupe dépasse les objectifs de son plan stratégique pour la cinquième année consécutive», s’est félicité Jean-Philippe Puig.
«Être agile face aux opportunités»
Portée par l’ensemble des activités industrielles, la croissance se traduit aussi par un excédent brut d’exploitation (EBE-Ebitda) en hausse de 64 %, à 583 millions d’euros (M€) et un résultat net de 218 M€ lui-même en hausse de 45 %. «Mais en comparaison d’autres sociétés, notre Ebitda ne représente que 6,4 % du chiffre d’affaires», a modéré Aymeric Mongeaud qui concède que le groupe a recherché, en 2022, «plus la valeur que le volume». «Nous assumons la création de valeurs tout le long de la filière et la totalité du résultat est réinvestie dans la stratégie économique», avait peu auparavant indiqué Arnaud Rousseau, président d’Avril. Ces bons chiffres permettent au groupe de réduire considérablement son endettement qui passe de 440 M€ à 240 M€ et aussi de consolider ses capitaux propres qui passent de 1,872 Md€ à 2,131 Md€. Cependant, pour 2023, les perspectives s’annoncent plus contraintes. «La croissance sera moins importante», a d’ores et déjà averti Aymeric Mongeaud. Outre le ralentissement sur l’oléochimie, le groupe constate, au cours du premier trimestre, moins de commandes de la part des clients. «Les commandes sont parfois décalées, avec des volumes à la baisse», a-t-il indiqué, ajoutant : «Il faudra être agile sur les opportunités quand elles vont se présenter». Enfin, Avril qui ambitionne de devenir en 2030 «le leader de la transformation végétale» a décidé de reconduire pour 2023, son aide de 6 M€ pour les éleveurs. Celle-ci avait bénéficié à 1200 d’entre eux l’an dernier. Elle servira toujours cette année à lutter contre la décapitalisation, à la décarbonation des élevages et à accroître le bien-être des animaux et celui des éleveurs.