Les concours d’élevage, «une parenthèse de convivialité»
Près de cent bovins participaient au concours de la foire de Montdidier, ce week-end. Une génisse et une vache des Derly, à Aubvillers, s’y sont illustrées. Pour ces passionnés, un tel événement est un moment de partage privilégié.
Près de cent bovins participaient au concours de la foire de Montdidier, ce week-end. Une génisse et une vache des Derly, à Aubvillers, s’y sont illustrées. Pour ces passionnés, un tel événement est un moment de partage privilégié.
De retour de la foire de Montdidier, qui avait lieu ce 18 avril, voilà la famille Derly plus motivée que jamais à s’investir dans son élevage laitier. Comme la plupart des éleveurs participants au concours organisé par l’association Prim’Holstein 80, d’ailleurs. «Ce genre d’événement, c’est une parenthèse de convivialité. On se retrouve, on rit, on parle de vaches et de concours, mais aussi d’autre chose. On mange ensemble le soir… C’est une vraie source de motivation dans le quotidien», confie Bertrand Derly. Leur travail de tous les jours a été récompensé : Rosée des Grilles a remporté le championnat génisses, et Nidda est deuxième du championnat des vaches adultes en lactation.
Bertrand est un acharné d’élevage laitier depuis toujours. Après s’être investi dans le contrôle laitier de la Somme, il a repris l’exploitation familiale d’Aubvillers, près d’Ailly-sur-Noye, en 2011. «Avec ma femme, Nathalie, on voulait élever nos enfants comme on avait eu la chance d’être élevés nous-même.» Concilier vie professionnelle et vie de famille a toujours été une priorité pour le couple et leurs trois enfants. Bertrand en est pourtant conscient : «L’épuisement et l’isolement que nombre d’éleveurs subissent fait peur. L’élevage attire de moins en moins les jeunes. Nous avons voulu nous donner les moyens d’investir pour moderniser, réduire la pénibi-lité du travail et rendre l’activité plus attractive.»
Le troupeau des Derly compte cinquante vaches, dont une partie du lait est dédiée à la transformation en yaourts. «Nous vendons trois-mille yaourts par semaine à la ferme, et entre quinze et vingt-mille au total chaque semaine, en grande partie dans les GMS du secteur.» Cette diversification apporte une valeur ajoutée à la production laitière, qui a entre autres permis, il y a trois ans, d’investir dans un robot de traite. «Cela nous a apporté un vrai confort de vie.»
Au rythme des vêlages
La famille entretient aussi sa passion pour l’élevage laitier avec la génétique. «On vit au rythme des vêlages. On espère toujours que la génisse qui va naître sera encore plus belle que sa mère. On veut la voir grandir et suivre sa carrière.» Un intérêt dont a hérité Julien, le cadet. «Il s’est révélé il y a deux ans et il est épatant. Il fait preuve de beaucoup de patience. On dirait que manœuvrer un animal est inné chez lui.» À tout juste seize ans, l’étudiant du Paraclet a eu la chance de présenter Nidda au Salon de l’agriculture, à Paris, cet hiver.
C’est aussi lui qui prépare et qui mène Rosée des Grilles aux concours. «Nous avons acheté cette génisse lors d’une vente aux enchères dans l’Orne, en juin, pour lui faire plaisir. Tout s’est fait à distance. Sa généalogie m’intéressait beaucoup.» Rosée n’est autre qu’une descendante d’O’Kalibra (deux fois championne du monde, championne d’Europe, et trois fois gagnante de Swiss’Expo). Une collecte d’embryons a été réalisée sur cette génisse et cinq gestations sont en cours. Elle-même devrait vêler en août. «On a hâte de voir comment sera sa mamelle.» Avant cela, la pépite devrait aller faire un tour à Tilloy-les-Mofflaines (62), lors de Terre en fête, du 10 au 12 juin.
Mais Bertrand garde les pieds sur terre. «Il faut être prudent. La passion ne doit pas prendre trop d’importance car elle est coûteuse. Il ne doit s’agir que de quelques animaux du troupeau.»
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||