Les éleveurs laitiers dénoncent une réforme inéquitable
Les scénarios proposés par Stéphane Le Foll ne conviennent pas à la Fnpl.
Alors que quatre scénarios sont actuellement à l’étude au ministère, «la production laitière est perdante dans chacun d’eux», a dénoncé Thierry Roquefeuil, président de la fédération nationale des producteurs de lait (Fnpl), lors d’une conférence de presse à Paris le 16 juillet. Et il a réitéré sa demande pour «une prime à la vache laitière efficace».
Les éleveurs laitiers devraient perdre entre 15 et 18 % d’aides en moyenne, voire plus pour les intensifs, selon la Fnpl. Mais les éleveurs extensifs à l’herbe devraient voir leurs subsides augmenter de 3 à 14 % selon les chiffres du ministère.
Pour André Bonnard, trésorier de la Fnpl, les mesures annoncées pour soutenir l’élevage dans la PAC sont inefficaces : la convergence des aides, censée rééquilibrer les versements, «aura assez peu d’effet, car l’enveloppe de base a été amputée». La surprime aux 50 premiers hectares «est efficace pour ceux qui sont les plus malmenés», mais ne résoudra pas tout.
Et surtout le couplage, «seul outil qui pouvait permettre de compenser les pertes», a été amputé par l’Etat français d’un paiement additionnel de 165 millions d’euros.
Jusqu’à présent, ces 165 millions d’euros correspondaient à la part française pour financer la Pmtva. Avec la nouvelle Pac, la France ne compte plus donner d’argent pour cette enveloppe et la réaffecte au budget européen. Conséquences : la filière voit son budget réduit et l’enveloppe de couplage diminuée. «Le ministre dit qu’il va aider l’élevage et l’emploi et nous retire 165 millions d’euros. C’est un très mauvais signal», dénonce Marie-Thérèse Bonneau, la secrétaire générale de la Fnpl.