Les endives ne font pas saliver les consommateurs
Où sont les consommateurs ? Pas au rayon des légumes frais de saison visiblement. L’endive, comme
les autres, subit la «situation critique» en termes de vente.
Où sont les consommateurs ? Pas au rayon des légumes frais de saison visiblement. L’endive, comme
les autres, subit la «situation critique» en termes de vente.
Vous reprendriez bien une part de gratin de chicons ? Non ? une cuillère de salade d’endives aux pommes et aux noix alors ? Non plus ? Voilà un peu plus de deux semaines que l’endive est en situation de crise conjoncturelle, selon le Réseau des nouvelles des marchés (RNM, FranceAgriMer). Le 2 décembre, elle affichait un prix de première mise en marché 37 % en dessous de la référence hebdomadaire, après un creux record à - 45 % le 25 novembre. Cette situation s’explique par un marché «difficile» au mois de novembre, explique FranceAgriMer dans sa note de conjoncture fruits et légumes mise en ligne le 30 novembre.
La région Hauts-de-France n’est pas épargnée. «Les producteurs locaux subissent comme tout le monde cette situation délicate, voire critique en termes de vente», confie Frédéric Le Vigoureux, directeur de l’Apef (Association des producteurs d’endives de France). Les prix au détail, assez élevés en début de campagne, ont peut-être détourné les clients du produit. «Depuis, le tir a été rectifié, mais l’engouement n’est toujours pas là, même si cette semaine est un peu moins mauvaise.» Frédéric Le Vigoureux note aussi que la production a été supérieure à la demande. «L’année dernière, avec la sécheresse estivale, les volumes de racines étaient moindres et la production a chuté de - 6 à - 7 %. Mais cette année, les bonnes conditions, ainsi qu’une éventuelle augmentation des surfaces, conduisent à + 15 % de volumes.»
La vente directe moins touchée
Les producteurs en vente directe sentent eux aussi le manque de dynamisme du marché, même s’ils tirent un peu plus leur épingle du jeu. «L’engouement habituel n’est pas là», regrette Adrien Bled, de la Ferme des vallées, à Fréchencourt. Les 35 à 45 t d’endives, produites en pleine terre sur 2,5 ha chaque année, s’arrachent habituellement comme des petits pains. Mais cette année est molle. Il essaie donc de gérer sa production, selon ses volumes de racines, pour éviter les pertes. Pour le maraîcher, c’est la saison entière qui est triste. Les légumes frais de saison, comme les poireaux, les carottes et les oignons, sont tous aussi boudés. «Il n’y a que la pomme de terre qui tire un peu.»
En cette deuxième semaine de décembre, le marché semblait se dynamiser un peu plus. Mais pas de quoi égailler la filière, qui sait que les endives se font voler la vedette par les produits de fête dès la fin du mois de décembre, et jusqu’à début janvier.