Mobilisation syndicale
Les féculiers se joindront aux betteraviers dans la manif du 8 février
Confrontés à une conjoncture économie difficile, aux conséquences du changement climatique et au rejet par le gouvernement de leur demande d’une aide directe revalorisée, les producteurs de fécule sont appelés à manifester leur mécontentement le 8 février, à Paris, au côté des betteraviers.
Confrontés à une conjoncture économie difficile, aux conséquences du changement climatique et au rejet par le gouvernement de leur demande d’une aide directe revalorisée, les producteurs de fécule sont appelés à manifester leur mécontentement le 8 février, à Paris, au côté des betteraviers.
Face à l’interdiction des néonicotinoïdes annoncée le 23 janvier, la FNSEA Grand bassin parisien, la CGB et plusieurs fédérations départementales des Jeunes agriculteurs (JA) ont lancé le 27 janvier un appel à manifester afin de « dire stop à la liquidation de l’agriculture ». « Nous nous ferons entendre à Paris, en tracteurs dans le cadre d’une mobilisation autorisée début février 2023 », ont-ils annoncé dans un communiqué. La date finalement retenue est le mercredi 8 février, en matinée.
« La FNSEA soutiendra la mobilisation et sera partie prenante », ajoute par ailleurs Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA.
« Nous subissons des retraits de molécules les uns après les autres », s'alarme Damien Greffin, président de la FNSEA Grand bassin parisien. Or « ces interdictions répétées condamnent la production agricole et favorisent les importations massives de produits étrangers, mettant en péril la souveraineté alimentaire de la France », selon les organisateurs de la manifestation.
Ces derniers en appellent au gouvernement pour qu’il « sorte » du plafond d'aide nationale «de minimis » et « garantisse des indemnisations pendant trois ans en cas d’attaque de jaunisse », rapporte Damien Greffin. A ces propos, Jérôme Despey ajoute vouloir un « cadre établi » permettant de « définir l’indemnisation totale annoncée par le gouvernement ».
Jeudi 2 février, c’est l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT) qui a appelé les producteurs de pommes fécule à venir grossir les rangs de la manifestation du 8 février prochain. « Face au plongeon économique que connait la filière pomme de terre destinée à la fécule, l’UNPT appelle les producteurs à se mobiliser le 8 février prochain à l’appel de la FNSEA Grand Bassin Parisien pour faire entendre leurs revendications auprès du Gouvernement », peut-on lire dans un communiqué de l’organisation syndicale.
Dans sa communication, l’UNPT rappelle le contexte dans lequel se trouve actuellement la production fécullière : une reprise post-Covid « difficile » avec des prix mondiaux de la fécule qui se sont effondrés une crise climatique qui impacte très fortement les rendements nationaux… et la crainte de voir des producteurs se désengager, ce qui pourrait remettre en cause l’activité des deux usines de transformation françaises.
Après avoir porté depuis plusieurs mois la demande d’une aide exceptionnelle pour la filière fécule – une aide couplée de 500 euros par hectare au lieu de 80 euros actuellement pour permettre de passer le cap -, l’UNPT juge la situation amère. Et pour cause : « l’ensemble des propositions portées par les producteurs pour maintenir les surfaces via une aide directe est rejeté », souligne-t-elle.
« A l’image de la filière betterave-sucre en grand danger, les producteurs de fécule se retrouvent aussi au pied du mur face à l’indifférence du Gouvernement qui entraine le pays vers une dépendance à la fécule étrangère », regrette l’UNPT qui appelle donc l’ensemble des producteurs « à manifester la colère de la filière fécule », et continue de demander « une réponse à la hauteur de la crise historique que traverse le secteur féculier national ».