Les Gaec entre conjoints doublent leur nombre en un an
La forme sociétaire du Groupement agricole d'exploitation en commun (Gaec) monte en puissance.
Sa reconnaissance au niveau de la PAC a entraîné une augmentation du nombre de Gaec de 60 % entre 2013 et 2014.
«Avec la reconnaissance du Gaec au niveau de la Politique agricole commune, on sent un intérêt nouveau pour ce statut», a déclaré Didier Halleux, vice-président de l’association Gaec et sociétés, lors de son assemblée générale à Paris, le 26 juin. De fait, le nombre de Gaec agréés est passé de 1 365 en 2013 à 2 296 en 2014, soit une augmentation de 60 % en un an. Dans le cadre de la Pac 2014-2020, Gilles Brenon, président de Gaec et sociétés, rappelle : «On en a beaucoup parlé. Cette Pac, c’est la consécration européenne du Gaec.» La fameuse transparence des Gaec permet à chaque associé d’être pris en compte pour les aides européennes.
«Sans surprise, c’est la part des Gaec entre conjoints seuls qui a le plus augmenté», commente Gaec et sociétés. De fait, ces Gaec-couples ont vu leur nombre d’agréments passer de 482 en 2013 à 1 136 en 2014. Ils ont plus que doublé en un an. Les Gaec familiaux, type père-fils, ont aussi progressé et sont au nombre de 913. Enfin, les Gaec entre tiers se développent moins, mais leur nombre passe tout de même de 154 à 238.
Apprendre à transmettre
Le Gaec est aussi une nouvelle forme de transmission aux nouvelles générations qu’il convient de développer. Frédéric Le Grand, membre de Gaec et sociétés, résume : «Il faut préparer l’accueil de nouveaux entrants.» La transmission ne se gère pas de la même façon selon le type de Gaec.
La consultante formatrice de la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire (71), Danielle Guilbaud, précise: «La transmission d’un Gaec en couple est plus simple, car elle revient à une transmission individuelle. On ne va pas chercher un associé, mais un repreneur. Lorsqu’un des conjoints part à la retraite, en général l’autre suit.»
Dans les Gaec familiaux, type père-fils, la transmission est plus difficile : «En caricaturant, les règles de fonctionnement ont peu évolué depuis des années. Ouvrir le Gaec à l’extérieur est une question nouvelle.» Par ailleurs, la difficulté pour les Gaec qui n’ont pas de successeurs est «d’envisager de lâcher complètement à un tiers» tout ou un des ateliers de la ferme.
Enfin, les Gaec non familiaux entre tiers sont les mieux préparés à la transmission. «Il s’agit d’un renouvellement d’actifs. Ils n’ont pas besoin de nous», précise Danielle Guilbaud. Dans ce type de Gaec, les associés se sont déjà appropriés la notion d’agriculture de groupe.