Les Hauts-de-France, région très peuplée, mais victime d’un fort déficit migratoire
L’Insee vient de publier une enquête démographique nationale, déclinée dans chaque région et département.
Résultat, en Hauts-de-France, la population a progressé de 57 025 habitants en cinq ans.
6 009 976. C’est le nombre de personnes qui vivaient dans les 31813 km2 des Hauts-de-France, au 1er janvier 2015, selon une toute récente étude de l’Insee. Un chiffre en progression constante, puisqu’entre 2010 et 2015, la population régionale a progressé de 57 025 habitants, soit à un rythme annuel moyen de + 0,2 %.
Parmi les cinq départements qui composent la région, seul l’Aisne (538 659 habitants) connaît un recul de population de 0,1 %. Les Hauts-de-France sont la troisième région la plus peuplée de France, derrière l’Ile-de-France (12 082 144 habitants) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (7 877 698 habitants).
Des bébés, beaucoup de bébés !
Pourquoi une telle progression ?
Pour l’Insee, l’explication est simple : les naissances sont plus nombreuses que les décès, chaque année. «Cet accroissement naturel engendre une hausse de la population de 0,4 % par an, au même rythme qu’en France, mais cette hausse est atténuée par le déficit migratoire.»
Car, chaque année, entre 2010 et 2015, 15 380 personnes de plus quittent la région par rapport à celles qui s’y installent. Les entrées et sorties du territoire font perdre 0,3 % de population par an en moyenne à la région contre un gain de 0,1 % en France. Notre région connaît le deuxième plus fort déficit migratoire. «Ce profil atypique s’inscrit dans une tendance longue, puisque la région occupait déjà ces positions extrêmes pour la période 1990-2010.»
La population croît à la campagne comme à la ville. Mais les flux migratoires confirment la poursuite de la périurbanisation : les grands pôles urbains, qui regroupent 62 % de la population régionale, ont à la fois un excédent naturel élevé (+ 0,5 % en rythme annuel) et un déficit migratoire important (- 0,4 %). En tête : Lille, la ville la plus peuplée de la région avec 232 741 habitants en 2015. Suivent l’ex-capitale picarde, qui abrite 132 874 Amiénois ; Tourcoing, 96 809 habitants ; et Roubaix, 96 077 habitants.
Dans l’espace périurbain, dans lesquels résident 27 % des habitants, l’effet du solde naturel positif (+ 0,4 % en moyenne annuelle) est, en revanche, renforcé par l’excédent migratoire (+ 0,1 %). Enfin, à la campagne, l’excédent naturel (+ 0,1 % en évolution annuelle) ne compense pas le déficit migratoire (- 0,2 %).
Entre 1990 et 2010, la périurbanisation profitait autant aux couronnes des grands pôles qu’aux communes multipolarisées, avec un excédent migratoire de + 0,2 % par an. Entre 2010 et 2015, cet excédent s’est maintenu dans les couronnes des grands pôles, mais les flux migratoires ne font plus gagner de population aux communes multipolarisées.
L’accroissement naturel : moteur des aires urbaines
Les aires urbaines de Creil, Calais, Lille et la partie de l’aire urbaine de Paris, située dans l’Oise, sont démographiquement les plus dynamiques. Les taux d’accroissement annuels moyens de la population sont supérieurs à 0,5 %, portés par le solde naturel.
Inversement, à cause du déficit migratoire qui dépasse l’excédent naturel, les aires urbaines de Boulogne-sur-Mer, Douai-Lens, Dunkerque et Saint-Quentin perdent 0,1 % de leurs habitants entre 2010 et 2015, et celle de Boulogne-sur-Mer 0,2 %. Toutefois, par rapport à la période 1990-2010, le déficit migratoire se réduit dans les aires urbaines de Lille, Dunkerque, Maubeuge, Creil, Saint-Omer et Saint-Quentin.
Etude complète à retrouver sur www.insee.fr/fr/statistiques
Et dans la Somme ?
La Somme est un département assez peu peuplé : elle rassemble 9,5 % de la population des Hauts-de-France et se positionne au 45e rang au plan national. Avec 571 879 habitants dans 779 communes au 1er janvier 2015, sa population a gagné 1 138 habitants depuis 2010, soit un rythme annuel de croissance quasi nul. Cela s’explique par un accroissement naturel qui compense le déficit migratoire.
Il semblerait que les Samariens soient plus attirés par les petites villes. D’après l’Insee, la démographie des communes de moins de 2 000 habitants reste «relativement dynamique avec un gain de 817 habitants entre 2010 et 2015, soit une évolution annuelle moyenne de + 0,3 %». Elles regroupent, au total, 49 % des habitants du département.
A l’opposé, les communes comptant plus de 2 000 habitants enregistrent un recul sur la période (- 0,2 %). Le top 5 des communes les plus peuplées : Amiens (132 874 habitants), Abbeville (23 278 habitants), Albert (9 931 habitants), Péronne (7 652 habitants) et Doullens (6 321 habitants). Parmi elles, seule Albert a connu une croissance de population de 0,3 %.
Petite commune oui, mais proche d’une grande ville ! Les arrondissements séduisent. Avec 302 736 habitants en 2015, celui d’Amiens est le plus peuplé et rassemble 53 % de la population du département. Les arrondissements de Montdidier, Amiens et Péronne gagnent des habitants entre 2010 et 2015. En revanche, la population de celui d’Abbeville diminue.
Les Samariens ont toutefois une tendance générale à quitter le département. Alors qu’entre 1990 et 2010, les arrivées dans le département compensaient les départs, ce n’est plus le cas de 2010 à 2015, puisque le déficit migratoire atteint 0,2 % de la population en rythme annuel.