Les Vergers écoresponsables, un exemple à suivre ?
Depuis 2009, la labellisation «Vergers écoresponsables» de l’association nationale pommes-poires (ANPP) permet à ses producteurs adhérents de montrer aux consommateurs leur engagement à améliorer leurs méthodes de production. Elle permet également à ces mêmes producteurs d’atteindre le niveau 2 de la certification HVE.
Josselin Saint-Raymond croit au développement rapide de la certification HVE 3 dans différentes filières.
Pour l’association nationale pommes-poires (ANPP), l’engagement dans une démarche de certification environnementale de type HVE 3 est quelque chose de «contraignant, mais encourageant». Invité de la réunion d’hiver du Groupe Carré, négoce de céréales dans les Hauts-de-France, le directeur de l’ANPP, Josselin Saint-Raymond est revenu sur les raisons qui conduisent les producteurs de pommes et poires françaises à être de plus en plus nombreux à franchir le pas, bien que ces derniers se soient déjà engagés via une démarche privée à faire reconnaître leur engagement dans des modes de production plus vertueux. Le nom de cette démarche ?
La labellisation «Vergers écoresponsables» qui témoigne des efforts continus des producteurs pour améliorer leurs pratiques et les rendre plus vertueuses.
Un équivalent à la certification HVE 2
Pour les pomiculteurs français, l’engagement dans la démarche «Vergers écoresponsables» leur donne actuellement une équivalence de certification HVE 2 depuis 2013. Pour atteindre le niveau 3, le conseil de l’association nationale pommes-poires est de suivre la voie A, autrement dit la voie technique, qui permet selon son directeur «d’être plus solide et crédible». Avec la certification HVE, les exigences sont certes plus strictes, mais à la clé, c’est la garantie d’une reconnaissance de la part d’ONG et des pouvoirs publics, puisqu’elle émane du ministère de l’Agriculture. «C’est un outil transversal qu’on peut ensuite utiliser comme argument marketing», assure Josselin Saint-Raymond.
D’ici 2022, la moitié des vergers français déjà labellisés «vergers écoresponsables» devraient être certifiés HVE de niveau 3. De cette manière, la filière pommes-poires française compte bien être au rendez-vous des exigences fixées par les pouvoirs publics en matière d’approvisionnement de la restauration collective : «D’ici 2029, 50 % des produits alimentaires servis par la restauration collective devront être issus d’exploitations certifiées HVE, rapporte M. Saint-Raymond. Cela veut dire qu’il faudra du blé certifié HVE, des pommes de terre certifiées HVE...»
Les coopératives viticoles bien engagées dans la HVE
Sur les 640 coopératives viticoles françaises, environ les deux-tiers ont d’ores et déjà entamé des démarches visant à la certification environnementale, estime l’organisation des vignerons coopérateurs. Une centaine d’entre elles pourraient même avoir engagé la certification de la majorité de leurs surfaces d’ici à la fin de l’année, a souligné le 7 janvier Boris Calmette, le président des vignerons coopérateurs, lors d’une remise de prix à cinq caves adhérentes ayant atteint 90 % ou plus de leurs surfaces certifiées «haute valeur environnementale» ou bio. «À l’échéance de cinq ans, 100 % des coopératives vinicoles seront engagées dans la Certification environnementale (niveau 2 minimum) ou en agriculture biologique (dont 50 % des exploitations coopératives certifiées «Haute Valeur Environnementale», détaille encore M. Calmette. Quatre coopératives des Bouches-du-Rhône ont ainsi fait part de leur souhait de produire 70 % de HVE dès 2020. Quant à la fédération du Var, elle s’est fixée pour objectif d’atteindre 50 % de ses surfaces certifiées HVE ou en agriculture biologique en 2021.
«Très attachée à la certification environnementale», Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, s’est félicitée de l’engagement des coopératives viticoles «qui montrent une voie vers laquelle il faut que l’on continue d’essaimer». La députée Marie-Christine Verdier-Jouclas, membre de la commission des finances et co-présidente du groupe d’études «Vigne, vin et œnologie» s’est, pour sa part engagée à rechercher les leviers réglementaires et financiers les plus adaptés, pour inciter un nombre plus important d’agriculteurs à s’engager dans la HVE.