L’Europe pourrait devenir indépendante en soja
Une étude dévoilée par l’Inrae le 14 février montre que, à l’horizon 2050, dans l’hypothèse de rendements favorisés par le progrès technologique, et sous réserve de l’adoption d’un régime dit «sain» permettant de limiter les besoins à 9 millions de tonnes d’équivalent protéine (Mtep), l’Europe pourrait devenir indépendante en soja.
Malgré la croissance de population, avec un régime limite à 3000 kCa par jour, et des rendements 19 % plus élevés en moyenne, l’Europe disposerait d’un surplus de terres de 17 Mha. Une marge de manœuvre, estiment les auteurs, qui lui permettrait de transformer son modèle agricole «sans sacrifier sa place sur les marchés mondiaux». Avec une poursuite des habitudes alimentaires actuelles et de rendements bas, le surplus foncier serait limité à 2 Mha, principalement en Allemagne, Pologne et Europe de l’Est. Autre piste explorée par les chercheurs : les réserves foncières pourraient être utilisées pour baisser les rendements, au profit d’une agriculture moins intensive en intrants. Alors que l’Europe importe annuellement 18 millions de tonnes de tourteaux de soja, l’hypothèse «régime sain» abaisserait cette quantité d’environ 30 %.