L’IBR circule dangereusement en région
Plusieurs départements de France et des Hauts-de-France sont impactés par une circulation virale significative d’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine) depuis quelques semaines. La vigilance est de mise.
Plusieurs départements de France et des Hauts-de-France sont impactés par une circulation virale significative d’IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine) depuis quelques semaines. La vigilance est de mise.
Elle est de retour. Alors qu’un plan d’éradication de la rhinotrachéite infectieuse bovine, communément appelée IBR, est en place depuis plusieurs années en Hauts-de-France avec un objectif d’éradication totale en 2027, le virus circule «significativement depuis quelques semaines», prévient le GDS Hauts-de-France. Certains troupeaux de la région auraient même vu la quasi-totalité de leur effectif contaminé par l’IBR ces derniers jours. «Nous avons atteint 2,3 % de prévalence cheptel dans la Somme, ce qui veut dire que nos animaux sont devenus naïfs sur cette maladie, et ont peu de défenses immunitaires», précise Laure Bonnard, ingénieur au GDS de la Somme.
Aujourd’hui, les bovins infectés sont les plus souvent des porteurs sains et n’expriment aucun signe clinique. Cependant, les risques de voir réapparaître la maladie à l’occasion du transport et du mélange des animaux aux statuts IBR différents existent et en font une maladie à enjeu commercial. Cette maladie contagieuse est due à un herpèsvirus, le BHV-1. Elle se manifeste essentiellement par une rhinotrachéite (jetage, salivation), parfois discrète, voire des troubles de la reproduction (infertilité, avortement). La contamination d’un bovin sain se fait par contact étroit avec un animal excréteur du virus : de mufle à mufle principalement, de la mère au veau in utero, à travers une allée de bâtiment, une clôture, ou lors d’une proximité prolongée de moins de dix mètres.
Quarantaine et dépistage des bovins
Les GDS des Hauts-de-France demandent donc la plus grande vigilance lors de mouvements de bovins entre exploitations. «Nous conseillons très vivement de mettre en place une quarantaine stricte des animaux qui entrent à l’exploitation, d’effectuer une visite d’achat pas le vétérinaire, et d’introduire les animaux seulement après le retour des résultats», recommande Sophie Thulliez, présidente du GDS de la Somme. Selon elle, la dérogation au contrôle sérologique en IBR à l’introduction n’est pas à privilégier en ce moment. «Une petite économie de dépistage peut coûter très cher en cas de contamination du troupeau.»
Comme pour la plupart des maladies virales, il n’existe pas de traitement spécifique. Il existe en revanche des vaccins, dont l’utilisation en élevage infecté vise d’une part à protéger les animaux infectés des manifestations cliniques, d’autre part à réduire notablement l’excrétion virale, et donc à maîtriser la circulation virale dans l’élevage. La décision et l’acte vaccinal se fait par le vétérinaire, en accord avec le GDS.