L’importance du semis dans la rentabilité
Les pratiques jouent un rôle essentiel pour garder un haut niveau de qualité et répondre aux attentes des filateurs et des tisseurs. La finesse n’est pas le seul critère, mais aussi la solidité, l’homogénéité, et, bien sûr, l’absence de défaut.
Les pratiques jouent un rôle essentiel pour garder un haut niveau de qualité et répondre aux attentes des filateurs et des tisseurs. La finesse n’est pas le seul critère, mais aussi la solidité, l’homogénéité, et, bien sûr, l’absence de défaut.
Le savoir-faire de l’agriculteur, dès le semis et même en amont, contribue largement au résultat final de la qualité et de la rentabilité du lin. En effet, plus la balle est homogène et sans défaut au teillage, plus le lin teillé sera valorisé.
Prévoir une parcelle dédiée très en amont
Le choix de la parcelle doit se prévoir plusieurs années à l’avance afin que celle-ci soit la plus propre possible lors du semis et la structure de sol la meilleure pour cette plante «sensible». Il convient de prendre en compte les précédents, laissant plus ou moins d’azote et d’oligoéléments essentiels, peu de résidus de matière organique et une parcelle «propre». Pendant la rotation, les graminées ou la renouée liseron, par exemple, doivent être maîtrisés. D’autre part, l’idéal est de prévoir six à sept ans entre deux cultures de lin et de privilégier une céréale comme précédent.
Si une interculture est implantée, il n’y a pas de règle quant au choix de l’espèce. Il est important de s’assurer que les résidus de cette interculture ne viennent pas perturber le bon positionnement de la graine et le bon développement de la plantule.
Préparer le sol pour une levée rapide
«Il ne faut pas confondre réussite et précipitation lors du semis. La patience est la règle pour avoir une bonne structure du sol. Celui-ci doit être réchauffé et ressuyé afin d’obtenir une terre fine. En effet, le lit de semences (de 2 à 3 cm de profondeur) doit être impérativement constitué de terre fine. Au moment du semis le sol doit être bien réappuyé de manière à poser la graine sur un sol ferme et non soufflé. Le contact terre graine doit se faire correctement pour assurer une bonne germination et une bonne levée. La graine doit être posée sur un sol raffermi», conseille Denis Burlaud, responsable technique de l’activité production lin et graines de la coopérative Lin 2000.
Un semoir bien réglé
Pour éviter des levées échelonnées l’objectif est de tout mettre en œuvre pour que les graines soient à la même profondeur. La régularité sur la ligne a également toute son importance. Pour ce faire, il faut semer à 1 cm de profondeur sur un sol régulier. Les semoirs à disques permettent une meilleure maîtrise de la profondeur de semis, régler votre semoir et la vitesse d’avancement (7 km/h) afin d’obtenir un semis régulier sur les lignes, éviter les traces de roues en utilisant du matériel bien adapté et prendre en compte, si possible, les prévisions météorologiques et éviter ainsi une période de pluie après le semis pour limiter les risques de battance.
Maîtriser au mieux la dose de semis
Pour calculer la dose de graines à semer, il convient de prendre en compte les conditions de semis (qualité de la préparation du sol et température), la date de semis (pour un semis précoce, augmenter la dose) et la taille des graines (par exemple, pour les semences avec un poids de 1 000 grains inférieur à 5,5 g, augmenter de 5 % la dose).
Utiliser de bonnes semences
En lin, les exigences sont fortes et la norme officielle du taux de germination est particulièrement élevée. Les agriculteurs multiplicateurs et les établissements œuvrent dans ce sens pour mettre à la disposition des liniculteurs des semences de très haute valeur germinative et saines. Sur neuf ans, la moyenne du taux de germination est de 95,5 % pour une norme à 92 %.
«Un bon savoir-faire, des semences certifiées de lin high Tech, vigoureuses et de qualité, ainsi que de bonnes conditions de semis sont la base pour une bonne levée permettant déjà de faire 50 % du chemin. L’observation et la patience sont également les maîtres-mots», explique Cyril Delacroix, agriculteur et commercial chez Terre de Lin.
Dans le cadre de la certification des semences, l’état sanitaire pour le lin est pris en compte et tous les lots sont analysés. Cinq maladies qui pourraient perturber le bon développement de la plante sont ainsi contrôlées : l’alternaria, le botrytis, le colletotrichum, le fusarium et le phoma. Les résultats de ces analyses montrent que, globalement, sur plusieurs années, il est constaté une quasi-absence de maladie pour les semences certifiées de lin high tech.
«Tout doit être fait pour favoriser une levée rapide et homogène. La technicité de l’agriculteur avec l’appui du teilleur doivent permettre de prendre les bonnes décisions afin de semer dans les conditions les plus favorables et de choisir le bon moment d’implantation. L’objectif à atteindre étant l’optimum de peuplement», conclut Franck Brygo, gérant de la société Brygo et président du Syndicat des établissements multiplicateurs de lin (Semlin).