Politique
Macron veut « une adaptation » de la stratégie « De la ferme à la table »
Si le président français candidat à sa réélection affiche sa volonté de réformer la stratégie « De la ferme à la table » (Farm to Fork), il se heurte au commissaire européen à l’agriculture qui entend ne pas lâcher.
Si le président français candidat à sa réélection affiche sa volonté de réformer la stratégie « De la ferme à la table » (Farm to Fork), il se heurte au commissaire européen à l’agriculture qui entend ne pas lâcher.
Emmanuel Macron a dévoilé le 17 mars son programme à la présidentielle en trois parties, dont le volet économique est intitulé « investir massivement pour l'indépendance agricole, industrielle et créative ». L'actuel président de la République a rappelé la proposition qu'il avait dévoilée au Salon de l'agriculture de lancer une « loi d'orientation agricole », qui permette de « renforcer l'action sur le renouvellement des générations ».
Il a également souhaité que « tout ce qui a été au cœur d'Egalim 1 et 2 [soit] poursuivi », évoquant le développement « de la qualité, des circuits courts, du bio ». Et de plaider en la matière pour « de la constance et une approche par filière ».
En aucun cas, l'Europe ne doit produire moins
Le chef de l'État y a ajouté deux mesures « au niveau européen ». La première est une « intensification du plan protéines ». La seconde est de « renforcer notre investissement pour produire plus ».
Concrètement, Emmanuel Macron veut que « la France [porte] une adaptation de la stratégie Farm to Fork, qui était reposée sur un monde d'avant-guerre en Ukraine, et prévoyait une diminution de la production de 13% ». Et de conclure : « En aucun cas, l'Europe ne doit produire moins.»
Des jachères bientôt cultivées ?
De son côté, si la Commission européenne se dit prête à lâcher du lest sur le taux minimal de jachère imposé aux agriculteurs, elle refuse toujours de revenir sur la stratégie Farm to Fork.
Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, a annoncé le 17 mars que ses services préparaient « des dérogations sur le taux minimal de terres en jachères imposé aux agriculteurs, pour les mettre en culture (…) Elles sont très importantes pour la biodiversité mais je ne crois pas que ce soit le moment de laisser ces terres improductives », a-t-il déclaré devant les députés européens.
L’objectif recherché est notamment de compenser les pertes de céréales à destination de l’alimentation animale et humaine que ne pourront pas fournir la Russie et l’Ukraine.
Le commissaire a également annoncé un futur plan d’aides pour le secteur porcin mais a soutenu ne pas vouloir revenir sur la stratégie Farm to Fork.