Santé
Maire et futur docteur, il juge les territoires ruraux éloignés du vaccin
Maire d'un village de l'est de l'Aisne, étudiant en médecine, Thomas Hennequin demande au gouvernement d’accélérer la vaccination de la population contre la Covid-19 sur l'ensemble du territoire et « y compris en milieu rural ».
Maire d'un village de l'est de l'Aisne, étudiant en médecine, Thomas Hennequin demande au gouvernement d’accélérer la vaccination de la population contre la Covid-19 sur l'ensemble du territoire et « y compris en milieu rural ».
Comme de nombreux Français, Thomas Hennequin était devant sa télévision jeudi 18 mars, en début de soirée pour suivre les annonces du gouvernement sur sa gestion de la pandémie de Covid-19.
Toujours comme un certain nombre de ses concitoyens, le jeune homme n'est pas tendre avec le déroulement de la stratégie vaccinale du gouvernement et il l'a fait savoir sur sa page Facebook, comme tout à chacun peut le faire. Seulement, si son message a reçu un écho plus retentissant que d'autres, c'est parce qu'à 26 ans, Thomas Hennequin est le maire de la commune de Montcornet, qu'il est vice-président de la Communauté de Communes des Portes de la Thiérache en charge de l’aménagement du territoire, secrétaire du PS dans l’Aisne, et qu'il est actuellement en internat de médecine.
Hier matin, Thomas Hennequin se déclarait ainsi « inquiet » de la mise en place d’un « troisième confinement » englobant le département de l’Aisne et 15 autres départements de France. Puis dans une forme volontiers didactique, il revient d’abord sur le contexte sanitaire qui a conduit le gouvernement à annoncer un confinement d’au moins 4 semaines dans 16 départements : « Nous nous retrouvons ainsi dans une situation beaucoup plus alarmante et beaucoup plus difficile à contrôler. Les services de réanimation sont saturés et des transferts sont nécessaires, d’une région à une autre, d’un pays à un autre. La période de confinement à laquelle nous sommes désormais appelés sera donc d’autant plus longue. Très loin du cap quotidien fixé par le Gouvernement des 5 000 contaminations par jour, les 35 000 cas positifs détectés par jour en France rendent la tâche plus complexe, et les mesures à prendre plus rudes », détaille-t-il.
Dans la suite de son propos, Thomas Hennequin considère que « si la vaccination apparaît aujourd’hui comme le seul moyen de pouvoir arrêter la machine infernale, alors la réponse doit être forte et globale. Forte avec des doses en nombre. Globale avec une dotation suffisante, sur l’ensemble du territoire et y compris en milieu rural. Forte et globale aussi, en mobilisant toutes les forces vives, actives ou à disposition et notamment la réserve sanitaire ou encore l’armée ».
Soucieux de faire le lien avec le territoire sur lequel il est élu, il demande à ce qu’« aucun territoire, si éloigné soit-il ne doit être laissé à l’abandon ». Et d’insister « pour qu’un centre de vaccination puisse voir le jour sur notre territoire et sanctuariser ainsi les doses de vaccins ». « Il ne peut y avoir de santé à deux vitesses dans laquelle le monde rural serait le grand oublié... », défend-il.
La question de l’accès au vaccin pour tous, et dans tous les territoires, y compris ruraux, n’est pas nouvelle. Dans le département de la Somme, on se souvient que d’autres élus et/ou habitants des campagnes s’étaient déjà adressés aux pouvoirs publics pour demander un accès égal des populations au(x) vaccin(s), estimant que les territoires ruraux ne devaient pas être « les laissés pour compte » de cette stratégie, dixit Francis Damay, président de la section des retraités de l’agriculture de la FDSEA de la Somme ou encore l’anciens sénateur de la Somme, Marcel Deneux. En janvier dernier (L’Action agricole du 8 janvier 2021), ils avaient ainsi adressé un courrier à la préfète de la Somme et à l’Agence régionale de santé (ARS) sollicitant un élargissement du public prioritaire à la vaccination.