Maïs ensilage : faisons le point
Les années se suivent et ne se ressemblent pas… En effet, une nouvelle fois, les températures sont très favorables à la physiologie du maïs. Cependant, le déficit hydrique de juin-juillet accélère l’avancement du stade de maturité du maïs.
Le département de la Somme se divise en trois zones : l’est, le plateau picard et la bordure maritime. Tous subissent le déficit hydrique et les fortes températures. Cette année, aucune prévision de date de récolte ne peut être calculée. Les différents sols et les précipitations très localisées rendent difficiles la prévision globalisée.
Dans la majeure partie des cas, les plantes restent vertes, de l’épi jusqu’au haut de la plante. Les feuilles du bas se dessèchent, et celles du haut s’enroulent. C’est une réaction au stress hydrique. Dans ce cas, il faut vérifier que la fécondation des épis de maïs soit bien réalisée. Ensuite, c’est le grain qui est l’indicateur du taux de matière sèche.
La lentille d’amidon vitreux (rayable à l’ongle) est apparue. Du coup, la date d’ensilage peut être fixée dix à quinze jours après l’apparition de la lentille. Dans une deuxième hypothèse de date de récolte, on connaît la date de floraison femelle des maïs (50 % des soies). On ajoute alors quarante-cinq à cinquante jours à celle-ci pour estimer la date de récolte du maïs. A noter que les maïs du département ont fleuri entre le 1er juillet (à l’est) et le 20 juillet (bordure maritime). Les rendements seront inférieurs de l’ordre de 2 à 4 tonnes de MS/ha
par rapport au potentiel initial.
Dans les cas les plus extrêmes, si les maïs possèdent moins de trois feuilles vertes par pied, il faut les récolter immédiatement. Le risque est de les laisser se dessécher complétement et de perdre les sucres qui permettent la fermentation du silo de maïs. De même, si la fécondation ne s’est pas réalisée, il n’y aura pas de grain, et il faut récolter avant que la plante soit complétement desséchée.
Astuces pour la récolte
Cette année, les maïs posséderont une partie conséquente de feuilles sèches lors de la récolte. Il y aura, en conséquence, moins de feuilles pour permettre au silo de démarrer en fermentation. Il est intéressant d’introduire un «conservateur» de type acide formique, qui permet une acidification du fourrage.
Si le parcellaire de maïs est très hétérogène, le stockage peut être différencié, tout comme la date de récolte. Cela à un intérêt si des animaux à faible besoin sont nourris au maïs ensilage (génisses, vaches allaitantes). Sinon, il faut assurer le mélange des parcelles dans le silo en étalant au maximum le tassage dans la longueur du silo.
L’an dernier, une à deux semaines d’avance sur les dates de récoltes étaient prévues et une semaine de pluie a fait perdre cette avance.