Maïs ensilage : relevé de matières sèches
Les conseillers de la chambre d’agriculture et d’ACE effectuent un suivi de l’évolution de la matière sèche des maïs pour optimiser la date de récolte.
Les suivis de matières sèches de maïs ensilage ont débuté mi-août dans le département de la Somme.
En moyenne, entre le 23 août et le 30 août, les maïs ont pris 4,3 points de matière sèche. Les deux premières analyses confirment la tendance de cette année. Il faut augmenter le taux de matière sèche à la récolte cette année. Ayant subi un stress hydrique au cours du mois de juillet, les maïs présentent des matières sèches élevées à des stades précoces du grain. Il est important de juger l’impact selon les exploitations et les variétés de ce stress. Toutes les situations sont différentes, vous pouvez vous rapprocher de vos partenaires qui organisent des actions mesure MS.
Habituellement, il faut viser 33-35 % MS à la récolte. Cette année, dans certains cas, il faudra viser plutôt 37-38 % MS plante entière à la récolte pour que le grain soit arrivé à maturité. La priorité dans la récolte maïs ensilage reste la qualité du grain.
Il faut tenir compte que récolter du maïs à un taux de MS plus élevé engendre des difficultés de conservation. Avec un taux de matière sèche plus élevé et plus de feuilles sénescentes, il est judicieux de couper plus court le maïs pour assurer le tassage et la conservation. De même, la technologie Shredlage a été élaborée pour ensiler des maïs qui avoisinent les 36-40 % de MS en zone très sèche de l’autre côté de l’atlantique et ce n’est pas pour autant que la longueur de coupe est supérieure à 19 mm. Pour rappel, on cherche à obtenir un maïs à l’auge coupé entre 12 et 14 mm.
Les conservateurs sont à envisager sérieusement cette année. Si vous hachez à plus de 15 mm un maïs desséché à 50 % ou plus, il est judicieux d’introduire un conservateur. Le conservateur choisi doit permettre une bonne acidification du silo de maïs. L’acide formique est le plus utilisé, mais des précautions doivent être prisent par rapport à son effet corrosif. Les bactéries lactobacilles (homo-fermentaires) permettront une dégradation rapide des sucres moins présents dans les plantes desséchées. Les enzymes sont en général associées aux bactéries. Elles permettent de libérer plus facilement les sucres, on les privilégie sur les fourrages pauvres en sucre (luzerne) et ligneux avec une teneur en cellulose plus élevée (récolte tardive). Les bactéries lactobacilles (hétéro-fermentaires) vont permettre une inhibition des levures et des moisissures, ce qui permettra un fourrage de qualité si la fermentation s’effectue correctement. On l’utilise quand le fourrage est supérieur à 40 % MS et présente beaucoup de champignons (moisissures) à la récolte ou en contact avec le sol.
Le sel ne permet pas la fermentation du silo. Il peut cependant bloquer les fermentations butyriques (3 kg/m3).