Mercosur : la FNSEA appelle à la mobilisation
La FNB (éleveurs bovins) appelle à manifester contre l’accord de libre-échange avec le Mercosur «dès le 2 juillet», a déclaré son président Bruno Dufayet à Agra Presse. Organisées par la FNSEA et toutes ses associations spécialisées, ainsi que par les JA, ces actions visent certaines préfectures de province. Pour M. Dufayet, l’accord avec le Mercosur est «la goutte d’eau qui fait déborder le vase». «On ne peut à la fois porter les EGA et signer un tel accord» qui prévoit l’ouverture d’un quota de 99 000 t de viande bovine.
«La clé est entre les mains d’Emmanuel Macron et celles des députés européens», souligne le président de la FNB, qui appelle le Conseil et le Parlement européens à refuser l’accord conclu par la Commission le 28 juin. «On nous a toujours dit que l’accord inclura des lignes rouges, mais il n’y en a pas», regrette Bruno Dufayet. Selon lui, «la clause de sauvegarde [introduite par Bruxelles] ne protègera pas les éleveurs.» La suite donnée à ces actions dépendra de l’évolution de la situation, qui sera abordée lors d’un rendez-vous entre Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture) et Christiane Lambert (présidente de la FNSEA) le 2 juillet au matin.
Anvol demande à Emmanuel Macron de «ne pas ratifier l’accord»
Dans une lettre ouverte publiée le 1er juillet, l’interprofession de la volaille de chair demande au président de la République de «ne pas ratifier l’accord» avec le Mercosur conclu le 28 juin par la Commission européenne. «180 000 tonnes de volailles supplémentaires pourront progressivement être importées de ce continent vers l’Europe», s’inquiète Anvol. Un tonnage qui «représente l’équivalent de 4 500 emplois directs en France, dont 1 500 éleveurs». L’accord avec le Mercosur «annihile tous [les] efforts» déployés pour mettre en place le plan de filière, estime Anvol.
En additionnant les contingents déjà accordés dans d’autres accords de libre-échange, «l’Europe va devoir absorber au total 1,2 Mt de volaille en provenance des pays tiers, soit plus que la production annuelle française de poulet.» Facteur aggravant, selon l’interprofession : le Brexit, qui fait courir un «risque de rapatriement [sur l’UE-27] de 650 000 t de volailles supplémentaires initialement destinées au Royaume-Uni.»
La CR se mobilise aussi
La Coordination rurale (CR) organisera une manifestation devant l’Assemblée nationale le 17 juillet, jour où sera examiné l’accord de libre-échange avec le Canada (Ceta). «Nous demandons aux députés de prendre l’engagement moral de ne pas ratifier le Ceta», explique Alexandre Armel, responsable de la section viande de la CR. Son syndicat a envoyé des courriers aux parlementaires la semaine dernière et aurait reçu «des retours positifs de différents bords politiques».
Concernant l'accord avec le Mercosur, la Coordination rurale demande dans son communiqué du 1er juillet: «Pourquoi les agriculteurs européens devraient-ils continuer de fournir des efforts imposés par l’UE alors qu’elle les sacrifie délibérément ?» «En acceptant l’entrée de 99 000 t de viande bovine du Mercosur, 65 000 t du Ceta, en plus des 45 000 t du panel hormones (…) ou encore 40 000 t de Nouvelle-Zélande, nos dirigeants renient les objectifs de transition écologique annoncés lors des EGA», ajoute-t-elle. La CR appelle les parlementaires européens à ne pas ratifier l’accord avec le Mercosur, estimant que «l’Europe perd sa souveraineté alimentaire et ses agriculteurs.»